mardi 17 septembre 2013

OCTOBRE - Livre préconisé par Geneviève



Le Dit de TIANYI par François Cheng  
       
« Au commencement, il y a eu le cri dans la nuit ». Cette phrase est-elle de Tianyi, ou celle de Cheng 
En tous cas c’est Cheng qui a écrit ce texte appelé « roman ».

Cheng. Un poète, un peintre, un essayiste, un écrivain.

Un texte étonnant, qui m’a bouleversée à l’époque où je l’ai lu, en vacances dans le Luberon chez une de mes cousines .Il m’a d’autant plus bouleversée que je ne savais pas ce que j’allais lire, l’ayant pris dans la bibliothèque de cette grande maison, qui a un charme équivalent à celle que Claire nous a ouverte.

Je l’ai choisi en ne m’arrêtant que sur la photo du signe chinois de la couverture. J’aime la calligraphie et la peinture chinoise. J’aime ouvrir un livre et me laisser embarquer par la lecture, si c’est le cas.Et c’est ce qu’il s’est passé.

Il est possible que je trouve aujourd’hui ce livre un peu trop abstrait, et un peu manichéen, un peu long ! J’ai tous ces scrupules quand je propose un livre aux pisteurs ! 

Ce que je sais, c’est qu’il a fait renaitre chez moi un formidable élan d’énergie vitale, et qu’il a marqué d’une lumière ma mémoire. Ce trait lumineux a reparu quand a été prononcé notre thème de l’année : littérature asiatique.
J’avais noté une phrase, qui m’avait à l’époque marquée : « Pas un mouvement de notre corps qui n’avive les douleurs accumulées. Pas un mouvement, cependant, qui n’inspire un fou désir d’être à nouveau ». Je relis cette phrase avec un sourire : cela devait se passer en 89-90.J’avais effectivement besoin de ce type de phrase !

Que l’on ne se trompe pas : ce qu’écrit Cheng par la voix de Tiany n’est pas un savoir pédagogique : il n’y a qu’à repérer le nombre de phrases interrogatives qui laissent les questions ouvertes. Il vous fait cheminer et découvrir.

Ce livre ne se commente pas, il se lit comme on déchiffrerait une partition qui ferait naitre une vive émotion. Ou bien on le repose, définitivement. Il demande que l’on prenne un peu de temps pour en lire plusieurs pages afin de se laisser prendre par la poésie de l’écriture.

Vous allez rencontrer Tianyi, Haolang, et Yumei. Deux hommes, une femme.

Tianyi est parti en France en 48, il revient en Chine en 57.Il y a trois parties à ce livre : la période durant laquelle Tianyi grandit en Chine, la période où il est en France, la période qui suit son retour .J’ai eu du mal avec cette dernière, qui est plus envahie par l’histoire difficile de la Chine, mais où Tianyi, lui reste vivant.

Au printemps 62, parti en Sibérie chinoise, il arrive à écrire : « Le printemps de 1962 est pareil sur cette terre de Sibérie chinoise, où la nature, impatiente du trop long hiver, faisant craquer les glaces, explose de toutes ses énergies comprimées. L’horizon s’élargit sans cesse, repoussant toujours plus loin les confins, au-delà du vol des oies sauvages, au-delà même des nuages, détendus, prometteurs…. » Ces nuages-là, je les ai retrouvés à Vattetot, et j’écris cette préconisation le jour de mon retour ! (septembre 2012). Que cette lecture vous donne l’énergie nécessaire pour affronter l’hiver ! 
                                                                      
Cette préconisation, l’étourdie que je suis ne l’a pas cherchée, croyant que je ne l’avais pas faite, et j’en ai écrit une autre ! Elle n’est pas aussi enthousiaste, et bien moins tournée, alors ça m’a amusée de garder la première que je ne peux corriger !

Je vous souhaite d’aborder ce livre de la façon qui a été le mienne l’année dernière.