Entre ciel et terre de Jón
Kalman Stefánsson
Pour continuer ce début d’année à l’actualité et au temps
glacials, je vous propose « Entre ciel et terre » de Jón
Kalman Stefánsson.
Une histoire de pêcheurs à la morue, de marins perdus dans la
rudesse des jours et des nuits. Bardur trop épris de poésie oublie
sa vareuse (parce qu’il voulait absolument retenir quelques vers du
Paradis perdu de Milton). En pleine mer d’Islande, par un matin
glacial, cet oubli est fatal et Bardur meurt de froid Cette tragique
disparition bouleverse l’ami indéfectible de Bardur, un jeune
pêcheur de 20 ans. Il décide de rapporter le livre maudit à son
propriétaire, un vieux capitaine aveugle.
Nous voilà plongés en Islande pays du froid. Entre ciel et terre il
y a la mer mais ce roman est aussi fait de neige, de glace et de
vent. Je me suis laissé emporter par cette histoire de gelures, de
deuil et de solitude. On va cheminer avec ce gamin dans un récit
initiatique qui parle d'amitié meurtrie, de souffrances et de
croyances, de trahison et de rédemption.
Mon
amie Agnès qui m’a conseillé ce roman l’année dernière a
écrit ces mots si justes :
« On
la sent, cette eau salée qui poisse les vareuses, on la voit cette
mer qui nourrit les hommes autant qu'elle s'en nourrit, on l'entend
ce silence peuplé, et c'est haletant qu'on le respire ce paysage
sans verticales qu'est l'Islande, pays de lecteurs à qui il n'est
nul besoin d'expliquer le mot poésie. La poésie tient lieu
d'intrigue dans ce roman, et c'est un tour de force, il faut
l'admettre ».
Ce roman fut pour moi une révélation… je suis heureuse de vous le
proposer.