lundi 2 novembre 2015

Novembre 2015 - Livre proposé par Nicole



Les oreilles de Buster de Maria Ernestam



Ce livre choisi un peu par hasard, je le lisais au moment de l'appel de nos choix et alors que j'avais pensé à d'autres ouvrages, celui-ci s'est imposé. Et finalement je trouve qu'il inscrit bien dans l'ensemble de notre année.
L'héroïne du récit est une femme qui révèle de multiples facettes, certaines appelant tendresse et compassion, d'autres peur et rejet comme plusieurs héroïnes de cette année.
Les roses jouent, ici aussi un rôle essentiel dans la narration. Et surtout ce qui m'a plu c’est cette remémoration du passé. Passé tragique écrit avec lenteur, presque douceur au fil des jours.
J'ai eu l’impression d’accompagner Eva dans son nécessaire face à face avec elle même, emmenée par elle sur des pistes multiples pour découvrir finalement une étrange réalité.
Un roman au fil du rasoir entre raison et folie.

15 commentaires:

  1. Anny
    Pour être en harmonie avec l’auteure je me mets dans les oreilles un petit twist des années 50 et je comprends mieux le plaisir de sa mère à danser et à faire la fête et surtout à se parer de ses belles robes et de coiffer ses jolis cheveux blonds comme elle aimera à la décrire et à sans cesse revenir sur sa beauté. Le plaisir sera court comme son admiration tant ce plaisir sera sans arrêt gâché par sa cruauté, ses paroles perverses à son égard, son instabilité psychique. J’ai bien aimé la suivre sur la plage en parlant des baleines et de leur façon de faire l’amour. Son amour pour sa petite fille qui en lui donnant ce carnet la implicitement aidé à se livrer. Ses allusions sur son âge et les souvenirs sui persistent grâce aux odeurs. Me suis aussi projeté dans ce rejet du gâteau d’anniversaire que l’on mange malgré notre aversion pour la crème. Je m’en suis fait une image avec un large pantalon chaud ,des chaussures bariolées et un pull large bleu nuit avec son Sven aimant à ses côtés , dont elle décrit très bien l’attachement qu’il lui voue ,surprise de ce qu’il est en réalité à la fin du livre ce que j’ai trouvé peu cohérent , j’ai compté son âge …. Je l’ai accompagné sur les galets malgré moi qui aime le sable fin, elle semblait si légère alors, différente de ce qu’elle était enfant : tourmentée, et trahie et jamais sereine devant cette mère passant de la gaieté voire de l’hystérie à la rage en quelques secondes .Son besoin de l’éliminer plus tard pour survivre. Mais le suspense dure longtemps sur ce meurtre éventuel et je l’aurais bien gardé juste fantasmé pas réalisé même si les pétales de rose dans la bouche est une image intéressante d’autant qu’elle survit aussi grâce aux roses à PEACE and love hi !hi !hi ! Ou de la pucelle sanglante !!...Et puis ces copains le roi de pique et Buster et ses oreilles toujours là servant d’objet de transition entre ce besoin de confidence et d’amour devant la lâcheté du père. Son clivage psychique entre sa face blanche et noire ne m’a pas surpris mais rend son geste concevable. Ses copines d’enfance sont comme les miennes parfois touchantes parfois agaçantes en tout cas à ses côtés malgré leurs soupçons. La violence du piège à souris pour régler un attouchement m’a rebuté et je l’ai trouvé là très forte ou très perdu mais réussi. Beaucoup aimé sa copine râleuse qui se retrouve en maison de retraite et son soutien et comment elle décrit son effondrement après son AVC .Pas du tout aimé cette histoire de reproduction d’histoire de femme enceinte comme sa mère. Ca m’a gonflé si je peux m’exprimer ainsi chez les pisteurs mais je lui suis reconnaissante pour la fin de vouloir renouer avec son John pour sa fille .Original ce besoin d’y retourner et de retourner la tombe : un mot irréfléchi ,un rire hypocrite de sa mère …Un livre qui aurait pu rester plus mystérieux sur ce passage à l’acte crédible sur le fond mais plus ou moins sur la forme .Ce besoin de dire qu’elle ne regrette rien m’a dérangé , elle manigance pas mal finalement, elle est très sure d’elle parfois et parfois coupable …J’en ai eu une sensation bizarre et des frissons dans le dos .
    Biz

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  2. J'ai bien aimé la forme proposée par Maria Ernestam : ce journal intime égrené au fil des jours, ces réminiscences de plus en plus troublantes. Lecture très facile, avec un suspens entretenu au fil des pages sur la manière dont elle va "se débarasser" de sa mère. La perversité de cette dernière est bien rendue, à travers toutes ses remarques, gestes,.... qui ne sont pas des sévices physiques, mais qui relèvent bien de la maltraitance.
    L'auteure sait tenir son lecteur en haleine, et elle manie les coups de théâtre avec aisance. Cependant, j'ai trouvé un peu long les passages avec John, ce qu'elle dit ou ne dit pas à John sur sa fille... et je crois que je n'ai pas bien compris la fin : toute cette scène avec la dépouille de sa mère dans la barque, où elle pense agir par amour et non plus par haine. Ca me dépasse un peu ! et son retour à une paix enfin possible m'a semblé artificiel. Comme aussi la reproduction de l'histoire de sa mère quand elle est enceinte.
    La postface m'a laissée un peu perplexe, parce que la situation des personnes âgées est traitée de manière très secondaire à travers le cas d'Irène, et qu'elle indique dans cette postface son intention d'éveiller les soupçons "sur le système de santé publique en Suède. " Rien que cela !
    Mais mon impression d'ensemble est une lecture plaisante, avec peut-être le défaut d'en "faire un peu trop".
    PS : Apparemment, les roses attirent les auteurs du nord !

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  3. J’ai fini « Les oreilles de Buster »… C’est long !
    J’ai eu du mal dès le début. A la page 34, la phrase : « Je n’ai pas de souvenirs de ma naissance, seulement une vague impression de m’agripper à une chaleur obscure, pressentant que la lumière peut-être bien plus dangereuse que ‘ombre »…, cette phrase m’a paru d’un tel ridicule que cela a teinté toute la lecture à venir.
    Je vais cependant essayer de départager mes impressions :
    - Pour : une vie à rebondissements
    - Contre : l’incompréhensibilité de ces rebondissements : ruptures, mari….
    - Pour : le thème d’une fille qui veut tuer sa mère, la rivalité, etc…
    - Contre : L’espèce de suspens qui fait qu’il faudra qu’on lise les 500 pages pour savoir. Et l’ « assassinat » consiste en une rixe, une riposte après provocation, rien de prémédité alors qu’on nous a annoncé 10 ans.
    - Pour : les rencontres, la rencontre qui modifierait la perception du monde et le désespoir qui s’ensuit
    - Contre : l’invraisemblance du récit de cet abandon.
    Bon, j’ajoute que le style ne m’a pas emballée. Trop factuel. Les roses non plus. Les personnages secondaires tiennent, selon moi, ou trop, ou pas assez de place.

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  4. Comme ce livre est bizarre… Dès le début on voit que cette femme qui nous raconte sa vie a l’air de ne pas être dans ses baskets. Tout d’abord, il doit être une évidence que tout le monde doit se déplacer pour lui souhaiter son anniversaire, à elle qui se présente comme une vieille dame alors qu’il s’agit de ses …56ans ! J’ai relu deux fois la page et celle de derrière pour être sûre que j’avais bien compris. Et ce n’est qu’un tout petit début. Alors, après il y a le reste. Les oreilles du chien, la mère, le copain, les roses..Qui est cet auteur qui a envie de nous embarquer dans une histoire pareille ? Bien sûr que je la voyais venir la question du père, et j’ai tout lu consciencieusement en me disant...elle ne va pas aller jusque-là ! Eh bien si.Bien sûr je n'avais pas deviné pour les roses...
    Alors on est amené à suivre la bataille de cette pauvre fillette, puis femme dans sa course pour exister en face d’une mère pareille. C’est écrit très justement au niveau de la logique mentale, ça tient comme quant il y a un clivage. Encore qu’il n’y a pas de place pour l’inconscient. Et puis que cette histoire finisse par ce qui aurait pu être un passage à l’acte, avec tout le discours à propos des roses pour se rattraper. J’ai eu du mal. C’est fort en tant qu’idée perverse, mais ça fait froid dans le dos. J’y verrais presque un appel au meurtre réel. Quand à l’histoire d’amour ça fait assez bluette, j’ai trouvé ça long.
    Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Ce livre a éveillé ma curiosité. Mais quand je sors de ce genre de lecture, je ne me sens pas très bien. Car comme c’est de la fiction je n’ai pas partagé la peine du personnage, ni je n’ai prêté quoique ce soit à l’auteur. Il vaut mieux d’ailleurs. Car j’aurais tendance à ne pas être indulgente. Ce livre m’a fait le même effet qu’un mauvais polar.
    Novembre 2015


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  5. Décidément les livres lus avec notre groupe ces derniers temps ne m’enthousiasment pas ! je ne cherche pas à donner d’explications ici. Je dirai seulement que j’ai réellement été sidérée par tout cet étalage de cruauté… et je n’aime pas ça.
    Je termine en effet, tout juste ce matin la lecture des Oreilles de Buster.
    Oui, j’ai trouvé assez intéressant le journal que cette femme de presque 60 ans entreprend d’écrire, mue par un profond besoin de raconter sa vie, sa souffrance, justifiant ses actes, mêlant passé et présent. Elle le fait la nuit, mais en été, dans un pays où le soleil ne s'éteint pas complètement… quand celui que j’ai imaginé tout le long du livre comme son mari, dort paisiblement. Quelle idée étrange pour l’auteur d’ajouter cet ultime rebondissement nous apprenant que ce monsieur est le père de celle qui écrit. Comment se fait-il que je n’aie rien vu venir ? Tout ça est trop compliqué pour moi. Il faudrait une seconde lecture, mais je n'en ai pas envie.

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  6. J'ai fait involontairement une nouvelle expérience. J'ai lu le livre et je n'ai pas immédiatement consigné dans mon ordinateur ce que j'en pensais. Maintenant que le temps, l'été, l'automne, ont passé sur cette lecture je m'aperçois que je l'ai beaucoup oubliée. Elle ne m'a pas marquée, elle n'a pas fait date.
    Que dire alors ? Oui, quand je l'ai lu, je me souviens d'avoir été prise par un certain suspend. Je lisais pour savoir la suite. Et en même temps j'étais agacée, car c'était annoncé mais ça n'arrivait jamais.
    Comme si l'auteur en faisait trop.
    C'est tout de même une drôle d'histoire, y compris la présence du père dans la maison. Je ne me souviens plus avec qui l'héroïne se marie ?
    L'assassinat du chien est quand même un peu fort de café, non ?
    Et, est-ce qu'on a la force à 56 de piocher pour aller repêcher sa mère sous des rosiers et d'aller la noyer en barque au large ? Avec une âme sereine qui plus est ?
    Autant l'héroïne de Wassmo, dans le livre de Dina, m'a plu avec son caractère bien trempé et absolu, autant cette petite dame-là passe moins bien. Il y a une forme d'invraisemblance, une mauvaise réponse face à la vacherie de la mère... Ça ne colle pas.
    L'écriture m'a paru sans intérêt particulier.
    Voilà, c'est tout ce que je peux en dire aujourd'hui, après l'oubli.

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    1. Elle ne s'est jamais mariée Alberte!Mais on peut s'y tromper puisque tout est fait pour entretenir un IMAGE de couple sans problème...

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  7. Ce livre m’a intéressée au niveau des relations mère/fille. J’ai trouvé que l’auteur décrivait bien comment une mère peut être destructrice avec son enfant à travers la non reconnaissance des besoins de ce dernier, les humiliations et les vexations. Maltraitance invisible car elle ne laisse pas de marque sur le corps mais marque au fer rouge « l’âme » de la personne. Le contraste de cette mère, belle, brillante et charismatique avec son côté égoïste et dépourvue de la moindre empathie pour sa fille me parait très bien décrit. En effet, cette mère qui a besoin de briller pour se faire exister ne peut pas supporter la présence de sa fille, sa future rivale. C’est cette articulation des deux facettes de cette mère qui m’a interrogée et m’a touchée. La vraisemblance du reste ne m’a pas gênée… j’ai bien quelques questions : l’âge de Sven, les vraies raisons de la rupture avec John, mais qu’importe…

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  8. Oui, je trouve aussi que l'histoire d'amour est bien désuète et que la relation du père et de la fille surprend.
    Mais ce qui m'impresionne dans ce livre c'est la description si précise du rapport pervers entre la mère et la fille et aussi cette opposition entre la vie si sereine de l'héroîne et cet assassinat qu'elle finit par "dire" et donc assumer dans son journal.
    Oui, il est vrai que l'on sort de cette lecture avec un certain malaise, mais n'est ce pas justement l'objectif de l'auteur.
    Les roses et les portaits de femmes dans plusieurs de nos livres,est ce lié au faît que nous ne sommes que des pisteuses!
    Nicole

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  9. J'ai dévoré ce livre, disons plutôt que je l'ai lu très vite, certes parce que je suis en retard sur le programme des Pisteuses mais surtout par curiosité : je voulais absolument savoir comment Eva avait réussi ce crime parfait, de sa mère qui plus est, et également pour voir jusqu'où pouvait aller cette auteure dans ses élucubrations. Donc je l'ai dévoré mais pas dans le sens où l'on dévore quelque chose qu'on aime, dévoré pour m’en débarrasser... Je vais être sévère (une fois n'est pas coutume) mais je l'ai trouvé empli d'invraisemblances : cette femme a 56 ans et parle comme si elle en avait 20 de plus, l'élimination du chien j'ai eu du mal à l'avaler, la révélation de l'identité de Sven également (avec cette anticipation qu'elle évoque : faire savoir dans le village qu'il n'était pas son père parce qu’elle avait prévu de vivre avec lui ??), puis la vraie/fausse vie "de couple" avec ce père (qui a été d'une passivité incroyable face à la toxicité de sa femme, mais bon ça, ça existe), cachée à tout le monde pendant toute une vie, l’absence (ou quasiment) de réaction des parents, de l’entourage, pourtant nombreux, de la mère lorsqu'elle disparait (oui d'accord il y a les lettres et toute cette mise en scène mais que personne n'ait cherché à aller plus loin semble dingue), le fait de ne pas ouvrir la dernière lettre de l'amoureux de Londres et cet imbroglio incroyable pour nous faire avaler la rencontre à Londres entre sa mère et John (ont-ils été amants ?) et j'en passe et des meilleurs...bref tant de choses m'ont paru invraisemblables que j'ai parfois trouvé ça risible. Quelques points m'ont intéressée : la couverture du roman (aux éditons Babel) est très belle et très différente de celle déposée sur le blog), les oreilles coupées de Buster, une belle idée et un beau titre, les scènes terribles où sa mère la détruit et instille son venin (peut-on vraiment échapper à la folie avec une mère comme ça ?), le fait qu’elle réussisse un crime parfait (même si c’est au prix de tant d éléments tirés par les cheveux)et qu'on soit soulagé quand cette mère meure! Bon et puis ça fait beaucoup, beaucoup de roses. C’est beau les roses mais là j’ai fait une overdose !

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    1. Catherine, quand tu parles de l'autre couverture, veux-tu parler de celle où une petite fille sautillante promène un petit chien adorable le long d'un chemin ensoleillé par une belle journée d'été ? Parce que si c'est celle-là, je te dis l'effet qu'elle m'a fait : je me suis jetée sur le livre en pensant :"oh, voici une petite histoire légère et amusante qui s'annonce. Quelle chance!" Évidement j'ai rapidement déchanté et du coup je me suis dit qu'on trompait le lecteur avec une pareille 1ère de couverture et que ce n'était pas honnête de la part de l'éditeur.... Que de perceptions différentes !

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    2. oui c'est bien cette couverture;
      justement j’aime assez ce décalage...

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  10. Hou la la tu n'as vraiment pas aimé.
    Désolée de t'avoir infligé une telle peine!!
    Nicole

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    1. Oh non Nicole, ne soit surtout pas désolée, je trouve au contraire très très intéressant que nos avis sur les livres soient parfois aussi divergents (sinon on s’ennuierait !). Et puis je pouvais très bien abandonné alors que j'ai vraiment eu besoin d'aller jusqu’au bout pour savoir le dénouement. Je crois que c'est ce format "journal" qui a fait pour moi un effet grossissant sur ce qui m'est apparu comme peu ou pas crédible.

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  11. Mon commentaire vient tard, néanmoins il vient.
    Tout de suite vous dire que j’ai beaucoup aimé. Bon, j’ai lu vos commentaires, et reconnait la justesse de vos critiques, y compris les invraisemblances, ou le dégout face à la cruauté assumée, quasi ostentatoire, de l’héroïne.
    Alors ?
    J’ai été sensible à cette forme de folie vengeresse qui pousse à l’action face à la hargne d’un chien, le buster, dont seules les oreilles mortes et réduites en poudre prennent valeur cathartique et support à résilience. Face aux actes libidineux d’un pauvre type, vrai pédophile qui se ferait presque passer pour une victime. Face à cette mère qui évoque les pires marâtres des contes de fée. Il me semble qu’il s’agit pour l’héroïne, non pas d’une vengeance simplement égoïste et mesquine, mais d’une intention d’empêcher de nuire, définitivement. Evidemment, l’étape est franchie. La colère, la souffrance ne débouchent pas sur un simple fantasme de meurtre. L’héroïne devient une justicière. Pure folie. Mais j’aime les justicières, elles me facinent. Une démesure radicale que je peux comprendre, entendre. Avec cette question éthique : la légitime défense a-t-elle le droit d’être planifiée ?
    J’y ai lu aussi une femme d’un âge certain (d’ailleurs, pour moi elle avait 65 ans !) dont la consommation d’alcool, excessive, conduit à la maladie, et aussi aux préparatifs d’une fin de vie dont elle veut garder le contrôle. Il y aussi ses attentions pour la vieille dame acariâtre, Irène. Comme une volonté de réparation du matricide ? L’héroïne n’en finit pas d’expier, malgré une certaine douceur de sa vie entre ses amies, sa fille, son compagnon père, ses petits-enfants et notamment la sauvage mais affutée Anna Lisa qui lui offre le journal intime.
    Selon moi à la fin, elle n’a plus le choix. Le cadavre de sa mère va être découvert, donc elle sacrifie elle-même ses rosiers, à la fois pour protéger son secret, égoïstement, mais aussi pour offrir à sa mère un rituel de sépulture symboliquement fort.
    Et là, elle peut enfin se mettre en quête du père de sa fille.
    J’ai aimé aussi l’écriture, assez descriptive, de ces petites choses du quotidien, et aussi des rosiers. Et aussi de sa rencontre avec le patron juif de l’agence de voyage. Ou de sa patronne boulangère.
    Mon côté fleur bleu fut déçu de la voir abandonnée par John, personnellement j’étais persuadée que la mère lui avait pris son amant et allait se marier avec lui. Mais non. Bon, là il y énigme. Qu’est ce qui a bien pu passer dans la tête de ce John ? Je n’ai rien compris à ce père qui devient compagnon, enfin si on veut.
    Finalement, me restent ces questions : une vie construite sur des faux semblants, des mensonges, des mascarades (la correspondance fictive de la mère !) masquant des meurtres, peut-elle avoir du sens ? Permet-elle d’atteindre une forme de sérénité ? A quel prix cette reconstruction ? Il m’est apparu que l’auteure y répondait à sa façon, par cette chronique douce-amère non dénuée d’espoir. Sur cette frontière étroite qui fonde peut être la différence entre vivre et survivre.

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