samedi 16 janvier 2016

Février 2016 - Livre et film proposés par Evelyne

Dans la brume électrique



Cela se passe en Louisiane du sud, dans les bayous de New Iberia. Deux histoires s'entrecroisent entre passé et présent.
Le livre a été écrit en 1992, le film est sorti en 2009. Entre temps, la Louisiane a affronté l'ouragan Katrina... et vous verrez que Tavernier a intégré l'épisode tragique de Katrina dans le film, avec l'accord de l'auteur James Lee Burke.
Le personnage central, - qui se retrouve dans de nombreux livres de cet auteur - est l'inspecteur Dave Robicheaux, finement interprété dans le film par Tommy Lee Jones. Quel attachement j'éprouve pour cet inspecteur, ancien alcoolique, ancien du Viêt-Nam, tourmenté et violent,  pathétique dans ses remords, émouvant dans ses doutes et sa recherche de vérité.
Mais ce qui m'a autant, sinon plus, enthousiasmée, c'est la description de ce territoire, son omniprésence. C'est un pays à très forte individualité, remarquablement décrit dans le roman, et que Bertrand Tavernier a voulu retrouver dans l'adaptation qu'il en a fait.
L'histoire est à son image: violente, poisseuse, douloureuse.  Comme le passé des gens qu'on y croise. Comme le présent  avec lequel on est confronté quand on y vit : la chaleur, les cyclones, le pétrole...
Bonus  : Bertrand Tavernier, le réalisateur du film, a écrit le récit du tournage, jour après jour, du 21 avril au 22 juin 2007. Cela s'appelle : "Pas à pas dans la brume électrique" et c'est paru chez Flammarion en 2009.Si la manière dont Tavernier a tourné en Louisiane, avec une production et une équipe américaines, vous intéresse, lisez-le. Même si parfois j'ai trouvé qu'il y avait quelques aspects trop anecdotiques ou trop techniques,  cette lecture complémentaire permet de  se rendre compte du contexte de tournage en Louisiane, de comprendre ses choix d'adaptation, ses rapports (parfois très difficiles) avec producteurs, techniciens, acteurs, ses doutes de metteur en scène...
Il y a une seule chose que j'ai regrettée dans l'adaptation, c'est...mais on verra cela plus tard ! Enfoncez-vous d'abord dans les bayous, mais faites  attention, c'est plein d'alligators, et de cadavres.


14 commentaires:

  1. Anny le 13/02/2016.
    Salut les pisteuses de livres désespérants de violence, d'inhumanité mais pas de réflexion sur la vie ,les pourris, les drogués et j'en passe.Si le précédent livre nous faisait frémir d'une violence plutôt intérieure celle-ci est très réelle au demeurant.On s'enfonce en effet très vite dans le bayou et on n'en sort qu'à la fin du livre.J'ai failli lâcher je le reconnais.Mais la superbe description des paysages, les portraits si bien campés et l'humour toujours présent m'ont emmené jusqu'au bout de ce polar très très noir. Le film respecte à une phrase prés le texte , la végétation est sublime,et les acteurs nickels ,rien à y redire.Bravo pour ce choix .Biz

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  2. Un livre qui m’a même tellement « happée », que je l’ai lu en quatre jours. J’ai aimé, bien sûr, les magnifiques descriptions de la nature. C’est très bien écrit. Bien qu’un peu long parfois. J’ai du, pour me les approprier, lire certaines longues phrases à haute voix pour sentir qu’elles sont une prouesse d’écriture.Les scènes de violence m'ont été dures à supporter car la violence est décrite pour elle-même,là aucun double niveau.
    Ai-je lu ce livre trop vite ?sûrement. Bien sûr, il y a le racisme et tout ce qui va avec: une absence totale d’humanité et ce qui devient la raison de les combattre. C’est même le moteur du livre. Et ça fait enseignement, c’est sûr. Et puis j’ai vu le film. Et là !...J’ai aimé le type d’images, les cadrages, les gueules des personnages, la musique, le parti pris du vert qui nous immerge un peu plus dans le bain de vapeur où se passe cette histoire .Et surtout, oui, surtout, le choix de Tavernier d’être allusif, aussi bien pour la violence que pour les paysages : ils sont superbes, mais on ne s’y attarde pas trop.Ils sont-là et reviennent. Et la façon de faire « fonctionner » le texte de façon si intelligente, que je n’ai eu qu’à relire le livre, car ce qui est dit par les personnages est par moment si fort qu’il fallait bien que j’y retourne ! C’est bien la première fois que je donne tout à fait ma préférence pour le film.
    J’ai bien compris que je manquais de représentation de ce genre d’univers et que l’écriture ne peut pas tout pour une telle histoire. Et j’ai trouvé cette découverte intéressante : il faut aller
    au cinéma pour me faire une provision d’images que l'écriture ne peut apporter,tout comme l'action qui ne peut se détailler.Merci pour un si beau film

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  3. J’ai d’abord rencontré le film à sa sortie, en 2009, donc et je l’ai vraiment apprécié. Au point d’avoir envie de lire le livre dont il était issu. Donc, pour la fidélité, je suis un peu embrouillée, mais je trouve que les deux rendent bien la même atmosphère : l’ambiance oppressante des bayous et la beauté de ces paysages, leur force et leur violence.
    Le personnage de Dave Robicheaux m’a énormément intéressée, avec ses doutes, ses questions, sa vie parfois en vrac. Il est complètement en prise avec ce milieu dont il fait partie intégrante. La présence du passé et des confédérés rappelle que le passé est toujours derrière le présent…
    J’ai du mal à être plus prolixe : j’ai vu le film il y a longtemps et j’ai prêté le livre… Mais je n’ai que des impressions positives à transmettre sur les deux.

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  4. Livre et film se confondent bien.
    Très beau roman d'atmosphère . Personnages bien campés. Région omniprésente. Et surtout ce Robicheaux qui vit les choses à même sa propre vérité, sa propre intériorité. Et du coup nous donne tout le paquet. A nous de nous en débrouiller.
    C'est pour moi pas tant un polar que la quête d'un personnage pour un monde plus propre, plus respirable.
    J'ai trouvé que la violence était comme absorbée par les mousses, les marais, la brume. Ce n'est pas ce qui m'a sauté aux yeux.
    D'ailleurs, pour moi, l'affaire garde un caractère pas complètement résolu malgré un long épilogue.
    Ce livre m'a un peu envoutée aussi. Et le film n'a point démérité à ce titre.

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  5. Quelle atmosphère dans le livre et le film! Et quelle complémentarité entre les deux!
    Les images du film, en particulier du bauou m'ont enchanté, Tavernier a fait un travail vraiment remarquable pour reprendre l'univers si particulièr du livre et nous plonger dans l'intrigue mais aussi dans ce lieu si étrange où l'homme peut se dissoudre dans l'eau, les racines, la vase. Où la pluie, la brume brouillent les silhouettes, les émotions et même la relation au temps.
    Les 100 premières pages du livre ont été un peu difficiles, je me perdais dans les personnages, les longues descriptions et cette imbrication si étrange entre le réel et l'intemporel.
    Je suis plutôt matérialiste, alors ce mélange de vrai et de fantastique est toujours un peu difficile pour moi.
    L'irruption de ce vieux général me paraissait tout d'abord incongrue.
    Mais après cette première difficulté, j'ai plongé dans l'univers du héros et j'ai beaucoup aimé.
    Un héros comme je les aime, vivant, plein de contradictions, un peu décalé par rapport aux normes, passsionné par son enquête, fragile et en même temps si fort.
    Les personnages secondaires ne sont pas négligés et forment un tableau très intéressant de la condition humaine.
    Le livre foisonne de remarques sur la vie qui fracasse puis peut reconstruire, sur les rapports humains. Même si je peux regretter que ce soit souvent autour d'une logique de la virilité que cela se décline, comme dans la plupart des polars!
    Et puis il y a ce territoire si particulier, fascinant, un peu inquiétant.
    Et je reviens au début de mes remarques sur la qualité de l'adaptation cinématographique qui enrichit tellement le roman tout en restant fidèle à celui ci.
    Mais quelles images, quels paysages. Fascinant et inquiétant!!!
    Cela vous dit l'an prochain en Louisiane pour notre réunion!!!!

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    1. Oui pour la Louisiane l'an prochain. C'est une excellente idée.
      Bon, pour l'instant on se débat avec Bruxelles.
      Qui va prendre la décision ?

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  6. Par rapport aux personnages féminins, j'ai beaucoup aimé sa femme, meurtrie elle aussi, un portrait (dans le livre et dans le film) tout en délicatesse, très émouvant. J'ai beaucoup aimé (mais alors surtout dans le livre) le personnage féminin du FBI, cette femme énergique, intelligente et débrouillarde. Toute en finesse aussi, ce que je n'ai pas vraiment retrouvé dans le film. Elle intervient très tard, a un rôle beaucoup plus secondaire que dans le livre. J'ai trouvé cela dommage, mais il est vrai que reprendre toute la richesse du livre dans le film n'est pas possible, c'est déjà extrêmement bien adapté et avec "cette patte" Tavernier toujours aussi intelligente et fine.
    Je suis contente que vous ayez apprécié et le livre et le film, je suis contente vraiment...

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  7. Geneviève dit que le western n'est pas sa tasse de thé, eh bien moi, c’était le gros roman policier américain… jusqu’à ce mois de février 2016 où notre club m’a entraînée dans ce nouvel univers.
    C’est un principe je préfère commencer par la lecture du roman avant de regarder son adaptation au cinéma ; ça laisse plus de place à mon imaginaire. J’ai donc dévoré le roman, après quelques difficultés au début pour installer chaque personnage à sa place. En bonne lectrice, passionnée par ce nouveau monde dans lequel je m’immergeais, j’ai eu recours à mon atlas ainsi qu’à mon dictionnaire pour les noms de plantes, d’arbres, d’animaux qui m’étaient inconnus. J’ai beaucoup aimé cette ambiance de moiteur, ces odeurs d’humidité, de pourriture, de pétrole… les invasions de moustiques, la brume omniprésente sur les eaux stagnantes, qui adoucit les formes, fait place à de multiples hallucinations, aux rêves, aux fantômes du passé des personnages.
    Je n’avais pas imaginé les espaces urbains, ni les super voitures de course lorsque je lisais le roman. Le film de ce point de vue là, a enrichi ma perception. En ce qui concerne la végétation, les bayous, j’ai trouvé que les images du film n’étaient pas très variées… je m’attendais, à tord sûrement, à une sorte de reportage sur la Louisiane après le passage du cyclone… peut-être !
    Quant à l’histoire elle-même, les intrigues, les personnages de Dave, Elrod, Balboni, le général, je film ne m’a pas déçue, bien au contraire.
    En attendant de recevoir le dvd, j’ai eu la chance de trouver à la bibliothèque le récit du tournage du film par Tavernier, qu’Evelyne nous avait indiqué dans sa préconisation. Ainsi je me suis encore mieux préparée au visionnage du film. Un réalisateur est d’abord lecteur, j’ai été contente de voir que Bertrand Tavernier avait ressenti certains aspects du roman, des personnages, comme moi lectrice et qu’il essayait d’en rendre compte dans son film, comme je l’aurais fait moi-même ! Intéressée de voir qu’il aimait l’écriture de Burke et qu’il gardait intégralement certains dialogues.
    Je suis certaine que la connivence qui existait entre Tavernier et l’auteur, entre lui et l’acteur principal Tommy Lee Jones, sa connaissance de la culture cajun, sa passion pour la Louisiane, ont grandement contribué à la qualité du film.
    Le film évidemment m’a apporté la musique cajun que je ne connaissais pas bien, et que le livre ne me donnait pas !
    Bon, vous avez dit les unes et les autres des tas de choses que je partage, donc je ne m’appesantis pas.
    Sachez seulement que si j’ai tardé à écrire, j’ai énormément parlé de cette belle triple découverte à mon entourage.

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  8. Je me suis laissée happée par ce polar, par les magnifiques descriptions du bayou, par les personnages. Cette manière aussi de mélanger l'histoire, la guerre de sécessions, les fantômes et la réalité est vraiment riche, original et intéressante. Cette histoire de général fantôme, John Bell Hood , mort depuis 2 siècles, qui revient constamment rappeler qu'il faut s'efforcer de lutter contre les dérives de l'Histoire, est absolument fabuleuse. D'ailleurs j'aime beaucoup le titre en entier : dans la brume électrique avec les morts confédérés. Quel dommage de l'avoir tronqué dans la traduction française et dans le titre du film de Tavernier, car le titre complet contient le soupçon de folie (et/ou d'ésotérisme) qui traverse toute cette histoire.
    Ce mélange entre drame, trame policière, évocation historique et tournage d'un film sur fond de mafia bien véreuse a été une belle découverte. L'atmosphère chaude et moite m'a fait pensé à la Guyane. Ce polar lent et oppressant m'a beaucoup plu et le personnage de Dave Robicheaux est génial, attachant, à la fois brut et incroyablement humain, empathique, généreux animé par la recherche de la vérité, luttant pour rester sobre et s'acharnant à trouver des réponses en s'appuyant sur ses visions du passé et ses échanges avec le général fantôme.
    Sur la couverture de mon livre il y a Tomy Lee Jones, il s'est imposé à moi durant toute la lecture, il est absolument parfait dans ce rôle et incarne de façon idéale Dave Robicheaux. Vous l'avez compris, j'ai été complètement envoutée par l'inspecteur d'une part, par le pays et même son climat humide, par la profondeur du texte et bien sûr par l'intrigue qui m'a tenue en haleine de bout en bout.

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  9. Quant au film que j'ai vu juste après ma lecture (cette proximité lecture/visionnement du film est d'ailleurs une expérience intéressante) , il est bien, certes, et je le redis, le choix de Tomy Lee Jones est parfait mais tout m'a semblé plus faible, plus banal que dans le livre. Les personnages sont là, l'intrigue aussi mais c'est bien diffcile de rendre toute la profondeur du livre.
    Quelques exemples : Elrod Sykes, la star hollywoodienne imbibée du matin au soir que Robicheaux prend sous son aile est beaucoup plus présent dans le livre, il passe beaucoup de temps chez Robicheaux après le décès de sa femme (un point commun les relie : la hantise de l'alcool et leurs visions), il crée des liens forts avec la fille de Robicheaux (dans le livre il se sent d'ailleurs responsable de l'enlèvement d'Alafair). Dans le film il "disparait"après le décès de sa compagne. Idem pour Alafair elle a une place beaucoup plus importante dans le livre, les relations avec son père sont belles mais quasiment inexistantes dans le film. Dans le livre, elle voit elle aussi le général et en parle à son père, ce qui rajoute à la dimension mystérieuse. Cette scène n'existe pas dans le film. Même le raton laveur m'a manqué, on l'aperçoit 3 secondes seulement dans le film.
    Tavernier a choisi de situer l'histoire après Katrina ce qui n'est pas du tout le cas dans le livre (l'histoire se passe t dans les années 90), bon c'est un choix qui rajoute encore de la loudeur dans cette Louisisane dévastée et qui transforme la femme de Robicheaux en bénévole active. Pourquoi pas ?
    Rosie, la collègue du FBI est aussi très présente dans le livre mais le film ne lui laisse que très peu de place alors que c'est un personnage essentiel et tellement attachant. Dommage aussi car l'actrice qui incarne Rosie est formidable.
    Bref il en est ainsi pour presque tous les personnages autour de Dave Robicheaux, on les découvre, on apprend à les connaître dans le livre et ils ne sont qu'ébauchés dans le film car forcément en moins de deux heures ce qui a été privilégié c'est surtout l'intrigue policière à éclairicir. Dommage car le casting de ce film est remarquable.
    Sur le papier ce polar est fascinant, sur la pellicule il est seulement bien. Ça fait pour moi une grande différence. Juste une chose aussi (qui a été aussi évoquée par l'une de vous) : la présence de la musique cajun, certes on l'entend mieux dans le film...mais je l'netendais sous la plume de ce grand écrivain qu'est James Leee Burke.
    Merci Evelyne pour cette proposition de lecture. Catherine

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    1. oui Catherine, c'est le personnage féminin du FBI que j'ai le plus regretté dans le film, mais ce que tu dis de tous les personnages du livre, c'est vrai, difficile en deux heures de faire passer toute cette richesse.... sublime tout de même ce bouquin !!

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  10. J’ai adoré. Le livre, lu il y a quelques années, relu donc à l’occasion. Le film, vu 2 fois, avant et après le livre, dont je ne gardais qu’un souvenir très imprécis quant aux détails. Amatrice de polars, et de fantastiques, j’ai vraiment apprécié ce tissage des 2 niveaux dans l’ambiance moite, vertigineusement belle et dangereuse des bayous gardant trace des cyclones. Je suis d’accord avec la plupart des commentaires, le choc visuel des images, des couleurs ; les personnages masculins et particulièrement Dave et le général extrêmement bien interprétés ; la musique qui nous ballade en territoire « coonass ». Le livre nous plonge aussi dans un univers plus tactil, plus odorant, comme saturant les sens. L’écriture est incroyable, foisonnante de détails nous plongeant dans une sensorialité très riche.
    Certains dialogues clés sont là, bien introduits. Un petit florilège… « ne renoncez pas à vos principes, n’abandonnez pas votre cause » « la victoire n’est jamais totalement acquise, et le terrain jamais totalement conquis » du général à Dave ; « Le choix ne nous appartient pas quand les morts décident de vivre dans nos vies » de Dave à lui même ; « la compréhension, c’est connaitre une chose mais aussi en connaitre le sens » de l’épouse de Dave à son mari. Le talent, voire le génie de Burke, est de nous rendre évidentes, quasi philosophiques, les états d’âme de ses héro-ïnes.
    Comme certaines d’entre nous, je note toutefois que Tavernier a fait un film de mecs, de courage héroïque et de résistance virile, d’amitiés ambigües et de solidarités masculines. Mais où sont les femmes ? Ou sont leur énergie, leur audace, leur générosité, leur tempérament ? C’est ma principale critique, le film trahit les personnages féminins, l’épouse et cette gamine adoptée, les relations de Robichaux avec chacune d’elle, le soutien et la confiance partagée qui les nourrit. Et encore plus Rosie, cette flic tenace dont le livre explicite les blessures et les failles. Dans la même veine, Kelly Drumond devient une potiche amoureuse de son acteur.
    J’étais plutôt contente en revanche que Tavernier n’appuie pas trop le trait concernant les meurtres sadiques et pédophiles du serial killer.
    Livre comme film évoquent avec éloquence le racisme pregnant à travers les époques, et interrogent avec acuité : Murphy Doucet serait il devenu en toute impunité le tortionnaire de dizaines de femmes et d’enfants si les hommes de loi n’avaient pas décidé de se taire devant l’assassinat du nègre, 30 ans plus tôt ? De quelle amoralité le racisme fait il le lit ?
    En contre point, comment rester un homme – une femme dans le cas de Rosie – intègre, prêt à défier leur hiérarchie pour respecter leur sens de l’honneur, leur sens de l’humain ?
    Le livre, et dans une moindre mesure le film, nous présentent des êtres fêlés, abimés par la vie, marchant au bord du gouffre parfois, mais justes, lumineux parfois telle l’épouse. Des êtres que nous aimerions avoir pour ami-es.

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    1. En lisant ton commentaire, je ressens à nouveau cette jubilation que j'avais éprouvée vis-à-vis de cette brume...

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