Juillet 2017, au choix, un livre parmi les 20 titres qui restent dans la liste établie sur le thème de la déambulation.
Pour rappel, par ordre alphabétique d'auteur :
Matsuo BASHÔ
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Le chemin étroit vers les contrées du Nord
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Nicolas BOUVIER
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L’usage du monde
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Alexandra DAVID NEEL
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Voyage d’une parisienne à Lhassa
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Marguerite DURAS
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Le ravissement de Lol V. Stein
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Julien GRACQ
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Le rivage des Syrtes
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Hubert HADDAD
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Le peintre d’éventail
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Hermann HESSE
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Knulp
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Caroline HOCTAN
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Dans l’existence de cette nuit-là
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Reif LARSEN
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L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spiret
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Ursula LE GUIN
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La main gauche de la nuit
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Jack LONDON
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Les vagabonds du rail
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Patrick MODIANO
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Fleurs de ruine
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Wajdi MOUAOUAD
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Anima
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Georges ORWELL
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Dans la dèche à Paris et à Londres
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Catherine POULAIN
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Le Grand Marin
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José SARAMAGO
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Le voyage de l’éléphant
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Eric SARNER
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Sur la route 66
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Minh TRAN HUY
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Voyageur malgré lui
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B. TRAVEN
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Le vaisseau des morts
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TREVANIAN
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La sanction
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La sente étroite du bout du monde de Bashô
RépondreSupprimerJ’avais envie de lire depuis longtemps le récit du dernier voyage de ce poète japonais.
Pourquoi ? Parce que dans la vie de cet homme, il me semblait que action et contemplation se complétaient utilement, que culture et sociabilité faisaient bon ménage non pas d’une manière mondaine mais par pure gourmandise et vraie curiosité.
Et aussi, parce que quand il entreprend ce voyage, cette déambulation à pied à travers monts et vaux, Bashô a déjà un certain âge, il est déjà affublé des désagréments de l’âge, rhumatismes et maladies, et qu’il accomplit là une sorte d’exploit.
Me voilà donc, mettant mes pas dans les siens, attentive, curieuse à mon tour, le regard à l’affût, l’oreille aux aguets….
Las, je reviens de cette expédition fourbue de noms de lieux et de gens que ma méconnaissance de la culture japonaise a rendu âpre à lire. Une sorte d’énumération à peine explicite. J’ai trouvé que Bashô, à force de dépouiller son texte de toute affèterie l’a rendu sec comme une prise de notes. Je me suis heurtée, en passant, à des haïkaï dont je n’ai pas compris le sens, goûté la poésie ni l’à propos ….
Et pourtant, chose étonnante, je n’ai pas été vraiment ennuyée de lire ces quelques pages. Cela fait partie de ces petits trésors de la littérature, comme les notes de ma cabane de moine de Kamo No Chômei, qui apportent un je ne sais quoi de sagesse, de poésie dissimulée, de réalisme frais qui peuvent aussi ré enchanter le monde.
Donc, non, je ne regrette pas d’avoir moi aussi abîmé mes pieds sur les chemins de montagne et les avoir ensuite soulagés dans la fraîcheur d’un torrent, en toute humilité derrière l’ombre de Bashô le poète et le dur à cuire.
Merci à Catherine de nous l’avoir recommandé. C’est une perle que je ne désespère pas de mieux savourer un jour.
Je n'ai pu me procurer ce livre qui semble intéressant, je garde la référence.
SupprimerLa sanction de Trevanian
RépondreSupprimerUn récit étrange qui mène du monde de l'art à celui de l'alpinisme le tout lié par les agents secrets et le crime.
Jonathan Hemlock n'est pas un agent secret comme les autres!Il est un liquidateur! il tue ceux qui tuent des agents secrets.
Inutile donc, de chercher des enquêtes, des pistes internationnales ou toute autre trame du roman d'espionnage.
L'auteur ous donne à suivre un homme passionné par l'art qui pour acheter des tableaux accepte de tuer.
Etrange personnage par ailleurs passionné d'alpinisme, d'une froideur incroyable qui nous mène de sa chapelle/maison aux cîmes des montagnes en passant par des relations avec les femmes étonnantes.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les différentes facettes de cet homme, à rentrer dans sa lecture du monde, à comprendre ses passions et sa distance aux autres.
Un récit étonnant qui crée une ambiance tout à fait particulière.
Vraiment, si vous avez du temps decouvrez le, c'est très original.
Ça donne envie de voir ce que donne ce livre !
SupprimerAnny le 28 août 2017
RépondreSupprimerLe peintre d'éventail.
J'ai bien aimé ce joli petit livre , un peu comme un conte à travers le récit de cet homme MATABEI qui succombe à un moment de flottement dans sa vie à la délicatesse d'un maitre féru d'éventails.Ces éventails qui reflètent la nature environnante en fonction des saisons. Et l'histoire de cette pension avec MME HUSON, discrète et délicate dans sa manière de gérer tout son petit monde.Bien sur l'arrivée de la belle et mystérieuse Enjo changera tout , quand le désir perturbe Hihan et Matabei . Je m'y serais un peu ennuyée à cette moitié de ma lecture..Peut être un peu trop de caricatures dans tout cela , de ce "sublime Japon" . Mais le tremblement de terre fait tout basculer et anéantir leur façon de voir le monde , terrible changement de perception du quotidien qui rend du coup MATABEI plus attachant. Et repose la question que tout vie ne peut être linéaire . De manière inattendue je viens de voir le film "lumières d'été" sur HIROSHIMA et cela m'a replongé dans cet effroyable catastrophe .
J'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre qui nous replonge dans le rythme hors temps d'un certain Japon.Cette histoire m'a touchée car elle est profonde malgré ce récit dépouillé qui parait simple si on ne connait pas le coté initiatique des textes japonais.Un beau livre.
SupprimerLe grand marin de Catherine Poulain
RépondreSupprimerJe n’ai pas eu la chance d’aller à la mer cet été mais avec cette Lili (Catherine Poulain elle même), j’ai été gâtée. Cette femme qui rêvait de haute mer m’a impressionnée et ce n’est pas n’importe quelle mer qu’elle choisit puisqu’elle part en Alaska sur l’eau glacée et pendant 10 ans va affronter l’inconfort, le danger, le monde masculin de la pêche. Elle est incroyable, s’accroche, ne lâche rien et force le respect (de la lectrice que je suis et des marins qu’elle a croisés).
Cette histoire autobiographique devrait être lue par les filles et les garçons ados, car elle fait bouger les lignes (sans jeu de mots) du féminin/masculin, des stéréotypes qui y sont associés.
Cette lecture m'a passionnée au début mais hélas on finit par se lasser de tant de poissons, de tant de marins alcoolisés.A un moment malgré le style vif, c’est l’impression de répétition qui domine. Sans doute que c’est aussi ça le monde de la pêche un éternel recommencement.
Je ne regrette pas du tout de l’avoir lu car ce témoignage (caché derrière la forme romanesque) est fort et unique.
Oui c'est un livre très fort.Mais j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout, du fait de cette répétition de douleur et de solitude que ce personnage s'entête m'a -t-il semblé à accumuler.Car la vie sur ce bateau est suffisamment dure pour que cette femme n'en rajoute pas du côté de blessures qu'elle ne soigne pas et qui rajoute, c'est mon ressenti, à l'aspect sombre et en quelque sorte désespéré de cette aventure.Bien sûr que la différence"homme\femme"est gommée dans ce contexte.Mais s'il faut se mettre dans de telles situations pour y arriver je trouve cela payé bien cher.Car on ne peut que souhaiter que ce type d'expérience ne soit bonne pour aucun représentant du genre humain.Un livre très fort, mais trop sombre pour moi.
SupprimerEn ce qui me concerne j'ai lu "L'usage du monde"de Nicolas Bouvier.Ce voyage à travers l'Anatolie,les Balkans,l'Iran et l'Afghanistan à été un récit qui m'a passionnée.Surtout parce que ces jeunes gens choisissent à s'autofinancer au cours de leur voyage ce qui les oblige à rester un certain temps sur les lieux où ils font une étape. Ceci donne lieu a de vraies et originales rencontres.De plus il peuvent nous faire partager les coutumes et habitudes des habitants qu'ils rencontrent et nous font faire une véritable immerssion dans les régions qu'ils traversent.Il y a aussi toutes les aventures cocasses causées par leur moyen de locomotion qui est de plus en plus usé.Ceci est l'occasion de nous faire partager la façon dont les gens de ces pays pauvres savent faire de la récupération et ont un rapport aux biens les plus misérables qui restent des trésors pour eux:ce qui est le cas de leur voiture qui peu à peu est en bien mauvais état.Ce livre m'a beaucoup intéressée,je me répète,car cela m'a fait faire un voyage passionnant pendant mes vacances du fait de l'écriture très efficace de son auteur :on s'immerge dans le paysage et on peut se représenter des lieux et des personnages tout à fait nouveaux pour moi sauf pour les lieux se situant dans l'ancienne Yougoslavie que j'ai reconnue avec émotion du fait justement de la qualité de l'écriture.Un beau et bon livre.
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