mardi 3 octobre 2017

Octobre 2017 - Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson




10 commentaires:

  1. J’ai beaucoup aimé ce livre.
    Je l’ai lu comme on boit du petit lait.
    Écriture facile mais choisie, originale, avec cet accent de spontanéité bourrue qui m’a bien plu.
    J’ai aimé ses partis pris, ses défenses de la sauvagerie comme sauvegarde d’un peu de répit dans le tourbillon de notre technicité envahissante.
    Je me suis régalée sur les plateaux provençaux au cœur desquels gisent encore quelques ruines du passé rural. On se croirait dans Giono. Il y a quelque chose qui se lève, comme ça, et qui me va droit au cœur.
    Mais de toute façon, l’itinéraire, avec ses changements d’atmosphères, ses lignes de partages distinctes, cette marche en avant quoiqu’il en coûte, ces jours de pluie qui vous transforment en chien mouillé, ces bistrots hasardeux où se réchauffer avec un Viandox (ou pas), ces moments où il marche sans plus trop savoir pourquoi, mais il marche quand même….
    j’ai adoré tout ça.
    J’en reprendrai bien une dose.
    Et puis, la venue des copains pour un bout d’itinéraire et la « noyade » finale dans la Manche, les accidents de parcours (hospitalisation), et cette détermination, tout le long, pour remettre le corps en état de marche… ça m’en bouche un coin. On sent bien, c’est dit, que ce n’est pas facile, que c’est comme rouillé mais que la seule goutte d’huile sera la marche.
    Bravo Sylvain Tesson, le fou, l’entêté, le joyeux et le triste, l’enthousiaste et le blasé, le vivant quoi !
    Et merci pour cette vraie déambulation.

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  2. Un texte qui parle d'une déambulation passant exactement sur les lieux de ma naissance.Et en plus Sylvain Tesson qui est quelqu'un que j'aime !..et bien j'ai aimé certains passages mais l'ensemble m'a fatiguée.Il m'a fallu du temps pour comprendre.Ce sont les incessants regrets de ce marcheur qui note tout ce qui a été détruit ou abimé.Comprehensible et touchant étant donné ce qui lui est arrivé et qui est à l'origine du défi qu'est en fait cette traversée.Mais cela l'a rendue difficile pour moi, alors que le livre de Nicolas Bouvier qui parle aussi d'une traversée m'a passionnée.Des moqueuses pourraient dire que là c'était en voiture !.. enfin voilà.J'aime pourtant sa philosophie de la vie par rapport à la nature.Mais sa dépression compréhensible était trop lourde à porter pour moi.Mais je voulais lire ce livre et je remercie celle qui l'a proposé.

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  3. Sylvain Tesson
    Une déambulation qui passe très précisément dans les lieux de mon enfance.
    Bien sûr qu’il est touchant cet homme qui s’applique à ne marcher que dans les chemins noirs,
    qui fait des rencontres qui sont tellement bien présentées que l’on peut les imaginer facilement.
    Bien sûr que c’est encore plus émouvant de savoir que ce chemin mené par lui est la sortie de quelque chose de très éprouvant, comme un défi pour savoir si, oui, il est capable de le faire.
    Bien sûr que j’ai souri quand il pousse les choses au point de dormir dehors dans des conditions qui dépassent le raisonnable, et ce mot n’a plus sa place dans cette aventure.
    Mais j’aurais aimé entendre parler du même trajet sans que revienne sans cesse des regrets pour ce qui était mieux « avant ».Ce qui a fini par devenir lourd pour moi.
    Bien sûr que j’ai compris sur quoi s’appuyaient les regrets, car il s’agit, pas moins, d’une philosophie de la vie qui choisit le chemin qui n’est pas le plus facile et un respect de la nature qui se découvre bien abîmée sous son regard qui est vrai, ce qui me touche. Car sa philosophie je la partage autant que je peux.
    Mais j’ai pour choix de prendre les évènements et la vie aujourd’hui, sans pour ça y souscrire, ni faire de leçons, en essayant de ne pas être dans le regret. J’ai plutôt tendance à voir ce qui est beau. N’importe comment Sylvain Tesson est un type que j’aime. Aussi, pour étudier de plus près ma position je me suis mise à lire comme livre du mois d’Aout « L’usage du monde » de Nicolas Bouvier. En fait j’avais commencé à lire Tesson au mois de juillet et j’avais déjà callé dans ma lecture. Avec celui de Nicolas Bouvier je me suis régalée. C’est là que je me suis demandé ce qui m’avait gênée chez Sylvain Tesson .J’ai repéré qu’il ne cesse de relever ce qui a été détruit dans la nature et qui allait beaucoup mieux avant. Avec ces réflexions, qui sont justes hélas, il cassait l’aventure pour se placer ailleurs et faisait pour moi des ruptures dans le texte sur un mode dépressif, sûrement causé par l’épreuve dont il était en train de sortir. Cette lecture n’a donc pas toujours été agréable, même si elle donne à partager de très beaux moments .
    Geneviève

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  4. Je tiens à préciser que les deux commentaires sont de moi le second, envoyé par Anny était un dépannage car mon ordinateur ne voulait pas envoyer le copier/coller que je voulais faire avec le commentaire que j'avais écrit dans un dossier word.Apprenantqu'Anny risquait d'avoir des problèmes pour le faire, j'ai improvisé sur ma tablette et Anny finalement l'a fait.Celles qui me liront verront la différence entre les deux,le second ayant bénéficié de l'élaboration du premier.Ceci pour les personnes qui imaginent autre chose.

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  5. Sur les chemins noirs, est pour moi un vrai bijou. Le titre déjà est beau : référence aux lignes noires qui représentent les sentiers, les chemins de traverse sur les cartes IGN, référence aussi à la souffrance due aux séquelles de sa grave chute (8 mètres !) et pour finir à sa bataille intérieure et sa solitude.
    Quelle déambulation lumineuse sur ces chemins noirs !
    En le suivant on découvre des gens, des paysages dépaysants à travers les yeux de cet écrivain voyageur. L’auteur m’a embarquée dans ses découvertes et ses digressions.
    Moi qui regarde avec parfois je l’avoue une très légère moquerie les afficionados des chemins de Saint Jacques j’ai apprécié qu’il n’y ait pas de message idéologique juste un intérêt réel et sincère pour les territoires ruraux. Ce grand voyageur nous fait partager sa découverte d’une France à la fois proche et hors du temps qui sort des sentiers battus. Ce géographe de formation a aussi un regard critique sur le monde qui l’entoure. J’ai trouvé ce livre vivifiant, on y sent l’énergie que l’auteur met pour retrouver sa force physique et mentale. Il a du courage, de l’humour et de l’autodérision. « Les portraits de Picasso consolaient les types comme moi, atteints de paralysie faciale. »
    J’aime son éloge du pas de côté, de la lenteur, de l’essentiel, tout ça avec poésie et modestie, avec une écriture à la fois fluide et travaillée qui est comme une peinture.
    J’ai tellement aimé ce livre que je ne me suis pas attardée sur l’ennui léger éprouvé dans les 30 dernières pages.

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  6. Je vous remercie infiniment d'avoir aimé comme moi ce livre d'une reconstruction physique et psychique à travers ces chemins découverts avec une certaine légèreté et avec l'acuité d'un géographe. N'est-ce pas le plaisir de ce blog ?
    Anny Le 28 octobre 2017

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  7. Je reste très indécise pour dire mon sentiment sur ce livre

    A la fois touchée par le courage de cet homme qui recherche en marchant une nouvelle force de vie, et à la fois heurté par sa vision négative du monde rural.

    je ne savais pas sa formation géographique, merci Annie pour cette information car cela me permet de mieux comprendre certains passages, certaines analyses du territoire.

    Je comprends que cet homme ait eu besoin d'un projet pour retrouver son corps, sa vie après son accident;

    Mais si ce récit de voyage représente pour lui une étape importante , je sui moins sûre de sont intérêt littéraire.

    je suis toujours restée un peu en recul, agacée par cette vision passéïste des campagnes et avec une impression de pas assez approfondi.

    J'aurai aimé que ces feuillets de route soient ensuite, après sa longue marche, retravaillés, plus élaborés;

    Il nous livre en quelque sorte un journal intime, une succession de sensations et de pensées ponctuelles mais est ce suffisant pour faire livre?

    Je ne me suis pas ennuyée du tout durant ma lecture, j'ai même encore une fois été très touchée par sa mélancolie, son courage pour parler de ses faiblesses, en particulier pour l'alcool.

    J'ai aimé aussi les arrivées et départs de ses amis, ces cheminement communs sur quelques jours puis ces séparations.

    Evidemment que cela m'a redonné le goût de reprendre les longues marches, de connaître comme lui la déambulation sur les "chemins noirs", c'est peut être en ce sens que le livre fascine, par cette expérience qu'il nous fait partager et qu'il nous donne envie de vivre.

    Mais je reste avec un goût de pas assez fini; de tristesse générale et de solitude.

    Il a certes, mené à bien son projet mais les dernières pages du livre que je trouve aussi moins achevées, me laissent sceptiques sur le bien être que cela a pu lui procurer.

    Vraiment partagée entre la tristesse que j'ai ressentie et la tendresse pour son défi et à la finale une grosse envie de reprendre les chaussures de marche!

    Voilà, malgré toutes mes réserves, un livre qui ne laisse pas indifférent.

    Pour ceux qui suivent cet auteur pouvez vous me conseiller d'autres livres de lui? J'aimerai mieux le connaître.






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    1. Nicole, avec Geneviève tu exprimes un bémol quant au passéisme de Tesson : c'était mieux avant !
      Je crois surtout qu'il compare ce qui a été perdu de bien dans l'autrefois avec ce qui a été gagné d'illusoire dans le présent (ces fameuses connexions haut débit qui nous rendent paraît-il mieux communiquants). C'est cela que j'ai compris. Ce constat on peut tous le faire, non ?
      Et sinon, tu trouves le livre paresseux, pas assez travaillé. Et moi, si ce que tu dis a une certaine raison, je trouve une certaine qualité à cette spontanéité, ne pas se relire, rester sur un premier jet : c'est peut-être maladroit mais plus frais, plus authentique à mes yeux.
      Sinon, j'ai lu de lui et je me suis régalée : "s'abandonner à vivre" qui sont des nouvelles. C'est tout autre chose. Des fictions bien ficelées je dirais mais que sous-tende une certaine philosophie.
      C'est vrai que cet homme a à la fois quelque chose de très vivant et d'amer qui fait un drôle de mélange.

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  8. J'ai été un peu déçue par ce livre et ceci pour plusieurs raisons. Je crois tout d'abord que je n’apprécie pas ce qu'écrit Sylvain Tesson. Plusieurs nouvelles m'ont déjà laissé avec un certain malaise intérieur tant il perçoit la vie de manière « noire ». Peu d’espoir…
    Si j'admire le courage de cet homme à marcher en sachant combien son corps était meurtri, j’ai été agacée par ses réflexions sur notre société actuelle. Oui certes, cela n’est plus comme avant…j’aurai envie de lui dire de regarder toutes ces expériences qui émergent dans le monde et qui le transformeront peu à peu… Puis, j’ai trouvé que l’écriture n’était pas assez aboutie…J’ai eu la sensation de lire un « journal de bord » qui serait à retravailler.
    Bref, cela m’a laissé comme un goût de pas assez, moi qui aime lire les récits de marcheurs…

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  9. Anny le 30 octobre Vous avez dans doute toutes raisons! Ce n'est pas de la "haute littératureC'est
    Quelqu'un qui est encore très meurtri par ce qui lui ai arrivé et qui tente de renaître comme il peut en parcourant ces chemins .Moi j'ai bieen aimé son côté géographe justement , ces appréciations techniques .Et ce qui m'a rendu triste c'est ce désert humain dans ces campagnes et sans vouloir généraliser .Et je me suis vue aussi avec lui dans cette déambulation .
    Bisous .

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