IL PLEUT DES ÉTOILES DANS NOTRE LIT - Cinq poètes du Grand Nord
Je vous ai proposé ce choix de poèmes qui sont
à déguster
Autour d’un
thé, d’un chocolat chaud ou d’un whisky
Ou d’une
tisane. …
Saisir
certaines pensées, images, rêves mis en rime
Se laisser
aller en cette période de printemps
Où nous
avons secoué la neige de nos manteaux
Plongé dans
l’eau glacée, encaissé le froid et la solitude avec les lectures précédentes …
Le premier
livre de INGER CHRISTENSEN a été
publié 17 ans après HIROSHIMA
C’est dire
… « Le corps de ses poèmes devient le corps de l’univers ».
« On
peut dans le mot reconnaitre la lumière, acte incroyable de l’homme à la femme ( ?)
A vous de
deviner plus c’est métaphorique mieux c’est, non ?
Le second
poème de PENTTI HOLAPPA a de la
poésie « un besoin,
un pneu de
voiture aussi et une centrale nucléaire abandonnée »
« La
poésie donne des droits, on peut marcher, ramper et caquer, on peut voler.
L’amour est
permis sous toutes ses formes» …
TOMAS TRANSTROMER « opère une fusion entre la grande portée
et l’exactitude sensorielle »
Et « quelque chose voulait être dit, quelque
chose qui ne peut être dit aphasie, il n’y a pas de mots mais peut être un
style.
JEAN ERIK VOLD impulse une méditation active,
lucide, sur un rythme syncopé, sans langueur .
«Qui
est écrit dans la pierre
Tu le
Brûleras
aussi .Et pour finir ce qui
N’est
écrit »
C’est mon
préféré c’est saccadé, tranchant, en morceaux des mots et des images.
SIGURDUR PALSSON «ses poèmes sont là pour exorciser le
monde, pour le nier magiquement en usant d’armes immatérielles».
Et son poème « le
miracle infini cercle de l’horizon prend fin
Nous nous
réveillons en sursaut
De la
transe maritime
Terre en
vue ! »
Qui résume
assez bien ce que j’ai vécu jusque là à travers ces livres et ce n’est pas
fini !!
Vivement la
terre ferme et arrêtons de tanguer !!! (Je charrie bien sûr)
Tout d'abord merci pour ton choix de la poésie. Bien sûr je relis assez régulièrement mes poèmes préférés, ceux qui m'accompagnent dans la vie mais lire de nouveaux poèmes je ne le faisais pas,
RépondreSupprimerDonc déjà une première découverte, celle de plonger dans un univers poétique nouveau ….et contemporain !
J'avoue que cela ne m'a pas été facile. J'ai lu, relu ces poèmes jusqu'à en goûter toute la richesse, apprécier leur musique, me couler dans leur univers.
J'ai particulièrement aimé la poésie de Inger Chritensen, ce regard poétique sur le monde, cette façon d'assumer le « je » pour évoquer la vie et la mort, Son premier est magnifique et me touche beaucoup:
« Je m'appuie tendrement contre la nuit
sur la rampe mouillée
je trouve ma joue, mon épaule
je trouve ma tendresse
….
Des vers que je peux relire sans fin.
Plus de mal à rentrer dans la poésie de Jan Erik Vold, trop syncopée à mon goût, plus explicite mais j'ai aimé qu'elle soit aussi pleine de sensations et d'engagements.
Tomas Transtromer est celui qui m'a le mieux parlé de son pays, de la mer, du temps, de l'oubli, du souvenir avec une nostalgie empreinte de force, de bruits multiples.
Pentti Holappa, quel engagement de toute sa personne dans sa poésie ! Un regard sur le monde fait de colère, de tendresse. Souvent les rapports sociaux présents et cela m'a plu !
C'est difficile de parler de la poésie, cela relève tellement de nos sensations, de notre propre oreille à la musique, au chant du poète. Car au-delà du sens c'est bien la résonance des mots dans notre corps qui reste le plus important pour moi dans les poèmes.
C'est un petit livre qui restera prés de moi, des poèmes que je relirai souvent.
Merci infiniment de ton retour car pour moi la poèsie est un domaine inconnu et là je ne voulais opas choisr de roman ... Cela me touche beaucoup car aprréhender cette éciture m'a déroutée d'abord puis fait plaisir alors si le plaisir est partagé ....Biz AnnyP
RépondreSupprimerCe petit mot pour dire que je n’ai rien à dire.
RépondreSupprimerDe manière générale, la poésie n’est pas la lecture que je privilégie et je suis donc un peu désarmée. Cependant, j’arrive à aimer des poèmes et des poètes, mais cela prend du temps de les apprivoiser et, en un petit mois, je n’ai guère eu le temps d’en apprivoiser cinq. Je crois en plus que le format « anthologie » est encore plus difficile, car il faut changer de style…
J’ai un peu suivi le premier, mais pas du tout les autres.
Ca viendra peut-être…
Anny
RépondreSupprimerje crois en effet que je n'ai pas été tendre avec vous ni avec moi-même d'autant que le style des poèmes est particulier mais ce n'est pas plus difficile que de se dire qu'il faut lire un livre de 500 pages si on accoche pas au début ,une autre difficulté en un mois de lecture .
Biz
Il pleut des étoiles dans notre lit cinq poètes du Grand Nord
RépondreSupprimerMai 2015
Lecture hermétique, qui se joue de la syntaxe, des mots mêmes ; jonglage en déséquilibre quasi permanent avec la langue, le sens ; il nous faut alors capter le peu qui parvient à notre entendement pour essayer de s’y retrouver dans la nuit claire-obscure de la poésie nordique.
J’ai eu du mal, de temps en temps j’étais fâchée, d’autres fois j’essayais de laisser couler pour mieux comprendre.
Mais en fait, la poésie, c’est avec un sixième sens qu’il faut la lire, un sens qui n’est pas donné à tout le monde.
Du coup, je m’interroge quand nous disons parfois d’un texte en prose qu’il est empreint de poésie. Que voulons-nous dire ?
Que captons-nous qui nous fait dire cela ?
Ici, j’ai presque envie de dire que la poésie est empreinte d’autre chose mais je ne sais pas quoi : du visionnaire, du fantastique, du personnel caché, de la pensée sauvage, de la peinture abstraite….
Bon, chaque poète ne rend pas le même son de cloche, disons-le.
Tomas Transtromer :
« La pluie cesse peu à peu.
La fumée fait quelques pas dans l’air
Et chancelle au-dessus du toit. »
Si joli, comme « un nouveau-né aux yeux de houle » !
Et aussi Les seuls rois d’Islande de Sigurdur Palsson :
« ….
Perdues les fermes et perdus les sentiers battus des vents
Mais le sentier du poème et de la saga est toujours ouvert et libre. »
Cependant on ne peut pas extraire que des petits bouts.
Je suis comme vexée de ne pas savoir lire tendrement, librement, allégrement cette poésie.
Il me faudrait prendre des cours, comme pour une langue étrangère.
On retrouve dans certains poèmes l’atmosphère de livres que nous avons déjà lus cette saison : la mer sauvage, la terre dure, la rudesse de tout, une certaine folie blanche.
Enfin je trouve bien l’idée de nous avoir proposé cette lecture, même difficile. La poésie : tout un pan de littérature que nous exploitons bien peu dans nos propositions.
Anny Et bien en fait toutes tes questions je me les suis posées justement pour sortir de la prose et de laisser couler les mots et les rythmes mots autrement
RépondreSupprimerBiz
On nous a appris "ce qui se pense s'énonce clairement», mais pas que "ce qui se sent est au-delà des mots » .C’est là que naît la poésie, touchant à quelque chose d’indicible et qui a le culot d'essayer pourtant de venir nous chercher par le seul moyen qui est à notre disposition, nous les lecteurs!
RépondreSupprimerLa peinture, la musique n’ont pas cette difficulté, quoique l'histoire de chacune nous montre qu'elles sont parties, au moins pour notre ère, je pense n'être pas assez cultivée pour dire les choses moins lourdement, elles ont du se passer de certains codes pour arriver à se rapprocher d'un réel pas plus facile qu'avec la poésie. Ce qui n'a pu naitre que lorsque les hommes ont eu le temps de mettre leurs cogitations à l'épreuve pendant des siècles, pour arriver à nous faire entendre que la vérité n'est que relative. Et c'est en introduisant cette relativité que les humains sont arrivés à faire tomber exactement un engin sur un lieu si éloigné que pendant très longtemps les hommes n'ont même pas pu l'imaginer...C'est à ça que nous convoque cette poésie dont il est difficile de dire quelque chose...mais oui, c'est bien de cela dont il est question de façon plus impérative pour ces poètes si près du point réel qui indique le Nord ce qui fait courir le risque de le perdre !
Chez Inger Christensen c’est la mort qui est l’envers des choses, or il nous est dit que Hiroshima est en arrière fond dans ses écrits. Cela se devine. Non pas pour plomber le texte mais pour dire l’urgence dans l’amour, à travers le plaisir de vivre. J’ai aimé ces poèmes.
Chez Pentii Holappa c’est le vécu de solitude qui m’a le plus touchée, et la question de la reconnaissance P32’Le fils de la terre’. Mais là aussi n’y a-t-il pas un questionnement autour de la vérité, du souvenir, de ce qu’est la mémoire ?
Chez Tomas Transtömer les choses sont plus simples, du moins plus lisibles, en apparence.Volontairement je me penche sur toutes les premières pages de chacun, histoire de ne pas vous épuiser et donner du temps au temps pour la suite .Quel beau poème à propos de la Suède, dans Épilogue ! Ce choix de faire
divaguer la mer qui se confondrait avec la terre, et donner à cette dernière des éléments que l’on trouve dans la première (les noyés, mais pas seulement !)) donne un poids aux images qui se multiplient, et donnent des profusions de métaphores. Non, les amies qui ont déjà écrit, ne croyez-vous pas que vous avez été un peu rebutées par tous ces auteurs, au point de ne pas s’y couler du tout, et de laisser tomber ? Odile, pas besoin de lire tout le livre, qui doit durer longtemps, tu ne crois pas ? Et si on se donnait un moteur d’écriture pour écrire nos commentaires à propos de ces poèmes qui ont l’air de mettre tout le monde à la traine. Chiche : chacune (je ne mets plus au masculin pcq…) écrit une petite liste de mots –images qui peuvent naitre à propos de la lecture de chacun du premier poème de chaque poète .On essaie ? Vous prenez la suite !... ?
1 –nuit 2-cri 3-bateau 4-tu
tendresse solitude terre toi
Immensité chagrin fumée marine
Bleu gris acier ombre flocon
Fin colère luge neuf
J'ai en du mal à démarrer, ce n'est vraiment pas aisé pour moi parce que j'ai le besoin d'attribuer du sens à ce que je lis. Du coup, quand je ne comprends pas, je relis et si je ne comprends toujours pas, je décroche.
RépondreSupprimerBon, mais quand même, j'ai bien aimé rentrer dans ce drôle (enfin, c'est une façon d'écrire !) de monde. Ils ont des têtes comme les nôtres, les poètes ? et ceux du nord, ils sont peut-être tout blancs, avec du gris et du bleu acier, souris.... sur les joues ??
Il y a un auteur pour lequel j'ai plus "accroché', c'est le finlandais Pentti Holappa, il y a un peu d'humour dans ces poèmes. J'ai trouvé bien triste cette poésie du nord, même cafardeux, comme "ces hommes en bas de page" décrits par Tomas Tranströmer. Et comme le note Sigurdur Palsson, "c'était aux temps très anciens, on s'amusait aux temps très anciens", et bien je ressors de ce recueil avec une forme de tristesse.car tout ça n'est pas gai du tout.
Je ne vais pas arriver à rentrer précisément dans le jeu de Geneviève, mais je dirais
des univers : mer, île, solitude, silence, hiver
des couleurs : gris, blanc, bleu, noir
des sensations : froid, glacial,
et des surprises : l'escargot vigneron, la cotte quadricorne, une Lada bleu ciel
et puis j'ai bien aimé "les semelles de caoutchouc donnent des baisers qui claquent au trottoir" , ça me donne envie d'aller faire un tour à Reykjavik !
alors là ! J'en suis ravie ,partons ensemble à Reyjavik !! c'est vrai c'est pas gai gai mais c'est normal on a chosi le GRAND GRAND NORD ...
RépondreSupprimerbiz
Anny
Je l'ai emmené partout avec moi, ce recueil de poésie: en randonnée, dans ma cour au soleil, le soir sur le canapé mais je ne suis pas entrée dans ce monde poétique; je n'arrive pas à me laisser porter par les mots, par les images et je me sens loin de ces univers.
RépondreSupprimerLe recueil est toujours à côté de moi et je réessayerai, plus tard...
Je l’ai enfin trouvé en bibliothèque, ce recueil de poèmes du grand nord.
RépondreSupprimerJe lis et relis, cherchant un sens pour moi. Aucun écho en moi. Pourtant j’aime ces pays dont sont originaires les auteurs, j’aime les paysages, les ambiances, les impressions, la nature. J’ai un à priori plus que favorable.
Alors je cherche à comprendre pourquoi ces mots, ces phrases, ne me parlent pas. Pourquoi les images même ne me touchent pas. Plusieurs explications me viennent à l’esprit. Celle que je retiens, et qui me vient de mes études secondaires, de l’époque où des profs de français ont essayé de nous ouvrir l’esprit à la littérature et en particulier à la poésie. C’est que dans la poésie il y a la musique des mots, le rythme des phrases, les sons (j’ai encore plein d’exemples dans ma mémoire). On nous faisait lire les poèmes à voix haute, et pour cause. Et là, dans une traduction, évidemment, rien de tout cela.
Et pourquoi une photo représentant le Lac Léman sur la première et quatrième de couverture ? Ils sont fous chez Gallimard, ou quoi ?
Je dois être trop rationnelle !
Un petit tour, du côté de la biographie d’André Velter. Toute ma lecture sur l’écran est accompagnée de musique et de la voix d’un homme qui dit de la poésie... que je comprends et que je goûte ! C’est beau. Étonnant non ?