mercredi 24 juin 2015

Juillet 2015 - Livre proposé par Claire



Rosa Candida  - Audur Ava Olafsdottir



Vous vous souvenez, en décembre dernier, il y a eu débat entre nous, pour savoir  si on faisait figurer Rosa Candida dans notre programme des pisteurs de 2015. Allait-on céder à la mode de l’époque ? Livre facile, livre léger… on pouvait chercher davantage dans la littérature nordique.  Moi, je l’avais lu, influencée par mon entourage, et je l’avais aimé pour la délicatesse, la douceur de cette histoire de roses, de jardinier, de moines, de jeune homme simple qui apprend à devenir père. 


Aujourd’hui je vous propose de le lire, ou relire. En même temps que vous je vais le relire et en dirai davantage dans un commentaire. Je verrai si mon enthousiasme est resté intact.

13 commentaires:

  1. Anny le 6 / 07 /2015
    J’ai relu avec un plaisir inouï ce petit livre plein de charme, de délicatesse et d’interrogations sur la vie de ce jeune père. Il a une telle fraicheur que l’on ne s’ennuie à aucun moment. Les événements de la vie sont décrits avec beaucoup de candeur comme « si le petit Lobbi » ainsi nommé par son géniteur avait encore besoin de lui et de sa maman encore si présente avec son amour des fleurs et du jardin, sa passion pour la cuisine et se enfants .
    Le handicap du frère passe, sans pathos, on ne voit pas ses difficultés tant on ne regarde que sa chemise criarde !!!.
    On aimerait le suivre quand il s’occupe de ses fleurs, quand il voit les films dans la chambre du moine , quand il s’interroge sur les filles, quand il lange sa fille … Aucun agressivité ne transparait dans ce livre, quel bonheur ! Et comme pour un bon film je n’ai pas ressenti de « longueurs ». La vie de l’auteur est à suivre, comme un cheminement intérieur , à travers son approche des fleurs, comme avec sa découverte de sa petite fille. Je l’ai quitté avec regret et refermé dans mon cœur comme un trésor. Merci pour ce choix .
    Biz

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  2. Une petite perle de tendresse et de poésie. Ce livre est pour moi, comme une douce friandise que j'ai dégustée avec gourmandise, lentement , délicieusement.
    Un petit côté suranné, thé et madeleines qui parfois irrite un peu mais qui nous entraîne dans un monde doux, où tout semble heureux.
    Et pourtant la violence, les difficultés ne manquent pas:la mort de la mère, l'opération, la séparation avec ce très vieux père, le frère malade, la quand même jeune mère délaissée avec son enfant.
    Mais tout cela passe au tamis de la beauté, de l'attention au présent, de l'empathie pour les autres, de l'instant heureux privilégié.
    Ce sont les êtres et les choses les plus fragiles qui sont privilégiées: l'enfant, les roses, un vieil homme, un jeune malade...
    Les questions de la vie sont posées et trouvent très simplement des solutions, dans le déroulement des jours, elles s'imposent par la logique de la vie.
    J'avais l'impression de lire un songe, d'être parfois dans un conte.
    Même le monastère nous renvoie au monde de l'enfance avec ce moine passionné de cinéma qui dispose de centaines de cassettes pour répondre aux questions de la vie!
    Et puis ce jardin, ce monde des roses, cette passion calme, généreuse, silencieuse. Ce jeune homme qui nous donne tout de sa vie à entendre, dont les questionnements ne demandent pas immédiatement de réponse. Pas de précipitation, pas de réponse indispensable.
    Comme Anny je trouve que ce livre est un petit trésor. Merci.

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  3. Voilà ce que j’ai aimé dans ce livre :
    Le caractère très humain du garçon fait d’un mélange de certitudes affirmées mais aussi d’hésitations. Le fait qu’il puisse passer d’une situation volontaire et opposante à une autre où on sent bien qu’il s’est « fait avoir » mais joliment, doucement et pour la bonne cause. Je veux parler de son rôle de père puis d’amant consenti.
    Je trouve même cela très original dans ce livre, le retournement des situations. Comment AA Olafsdottir use de l’art de la manipulation, fait s’inverser les situations, donne à ses personnages la possibilité d’être gentiment roué, de changer de camp, d’accomplir un chemin rédempteur pour leur vie.
    J’ai également aimé tout le passage concernant la roseraie du couvent à réhabiliter et comment le garçon l’accomplit avec maestria en tenant compte des caprices de chacun des moines. Je trouve même que ce passage ne dure pas assez longtemps à mon goût.
    Le fait que ce livre raconte explicitement comment il n’est pas évident d’être fils et d’être père. Oui, le rapport à la paternité, à la filiation ne semble pas facile pour ce garçon, il y a comme un obstacle. Mais tout cela est mis à l’épreuve et se résout au fil des jours, avec maladresse parfois. De même que son rapport à la féminité, à l’amour.
    Je le trouve très attentif, très généreux, comme avec les roses.


    MAIS, mais, mais…. il y a quand même pour moi dans ce livre des défauts qui ne passent pas et qui en rendent la lecture peu agréable, à commencer par le style.
    En fait je devrais dire l’absence de style. Je trouve la façon d’écrire de cette femme plate comme une limande, dénuée d’une quelconque grâce et qui gâche complètement son propos, le rendant presque inintéressant. Je trouve, (ayant lu L’Embellie également) que lorsqu’elle utilise le procédé du voyage, de la route, c’est d’un ennuyeux et d’un banal sans nom. Elle accumule les détails sans intérêt, c’est même une de ses spécialités.
    Et voir couronné ce livre d’un tel succès mondial et son auteur placé dans le panthéon actuel de la littérature islandaise m’en bouche un coin sur ma capacité à comprendre ce qu’est la littérature. Ça me donne même l’impression d’avoir quelque chose qui cloche chez moi, de ne plus être capable de reconnaître un « bon » livre, d’avoir à ma disposition des critères complètement éculés.
    Sauf que j’ai beau m’adresser cette admonestation, je n’arrive pas à passer outre.
    Pas même non plus pour des détails peu vraisemblables.
    Cette Flora Sol de 9 mois qui n’est que sourires, babillages, endormissements simples, adaptation immédiate à toute situation, capable de restituer du latin de messe, de marcher déjà, de manger des plats au vin, moi elle m’épate.
    Ce Frère Thomas, que je croyais intégré au monastère se trouve vivre dans une pension ! Ou c’est moi qui ai mal compris. Et puis, conseiller de regarder « la Grande Bouffe » comme mise en appétit, il y a maldonne il me semble, le film pouvant agir plutôt comme repoussoir sur une âme sensible comme celle du jeune homme.
    Et puis, au milieu de détails surabondants, on ne sait pas où se déroule cette histoire. Mais peut-être n’a-t-on pas besoin de cette information ?

    Je finis quand même par une citation :
    « On ne peut pas savoir ce qu’on pense de quelque chose au moment même où ça se passe. »
    C’est ce que se dit le jeune homme à force de se creuser la tête pour essayer de comprendre et d’agir au mieux des circonstances. Et là, je suis d’accord .

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    1. Je disais que je suis bien d'accord avec Alberte si on ne lâche pas un bout à l' incohérence qui est le style même de ce livre qui devient alors drôle et touchant à la fois car sous une allure décalée il nous embarque dans la vérité de ce qu'a de plus improbable la relation amoureuse...ce qui permet que chacun s'y reconnaisse et fait que l'on passe un très bon moment en lisant ce livre même dans une relecture,ce que je viens de faire...Geneviève

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    2. Oui, c'est vrai, j'ai beaucoup de mal avec l'incohérence, le décalage permanent et les vérités improbables.
      Sans doute devrais-je lâcher un peu le carcan de la logique et du cartésianisme et ça me permettrait de naviguer avec davantage de légèreté à travers ce que j'ai tendance à trouver comme du n'importe quoi ....
      Quant à l'écriture, j'en tiens toujours pour ma perception.

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  4. J’avais déjà lu ce livre il y a quelques années. A l’époque, j’avais aimé la quête de ce jeune homme et sa transformation intérieure. Faire tout ce voyage pour redonner vie à un jardin monastique m’avait paru à la fois étrange et extraordinaire. Mais ce qui m’avait aussi touché, c’est la mutation intérieure de ce jeune homme en devenant père. Je l’ai relu très différemment. Le côté « quête » que j’avais ressentie la première fois n’était plus au rendez vous. Mais, j’y ai découvert toute la relation de ce jeune homme avec sa famille. J’avais oublié l’accident de la mère et le lien qui l’unissait à son fils, l’anxiété du père face à son « Lobbi » qui va au delà des mers et le fils autiste avec ses cravates « pétantes de couleur ». Depuis, j’ai lu d’autres livres d’elle (l’Embellie et l’Exception) et Rosa Candida reste pour moi celui qui m’a le plus porté.

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  5. quant à moi, je pourrais faire un copier/coller du commentaire que j'ai fait pour le livre précédent. Mais je m'ennuie encore plus, parce que je m'aperçois que je l'avais déjà lu, mais totalement oublié...
    Je n'arrive pas à m'intéresser à cette histoire,totalement artificielle à mon goût, (je n'arrête pas de me demander où est ce fichu monastère, quels pays il traverse..., et ça m'énerve), je ne sais pas si je suis dans une mauvaise passe (de lecture) en ce moment, mais vraiment, je peine à le finir, ça coule sur moi sans que je n'en retienne quoi que ce soit. Pas d'accroche !
    C'est pas grave ! vive la lecture !

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  6. Tu m'étonnes Evelyne. Fut un temps il me semble que tu aurais aimé? Je pensais en plus que tu pourrais aimer le chemin fait par ce garçon et la façon dont il rencontre son amie. J'ai trouvé ses hésitations tellement actuelles! Car les jeunes de maintenant, je l'ai constaté au travail, sont aussi empêtrés que ça d'autant plus qu'il n'ont plus l' argument qui était autrefois celui de ne pas savoir qui font qu'ils se disent justement qu'ils "devraient savoir mais qu'ils ne"savent"pas vraiment...dans ce livre le savoir et son questionnement se joue à travers la cuisine...Avez-vous remarque que la fille se permet de savoir bien après avec un lièvre !
    Il y a aussi la question du rapport à la mère identification mais aussi séparation difficile qui le fait somatiser:commencer la séparation par une crise d'appendicite c'est tout de même pas mal! Et cela revient a minima avec le saignement de nez...il est touchant ce garçon. Et justement je fais l'hypothèse que cet auteur qui ne peut qu'écrire de cette façon photographique,lisse,sans affects ,ne peut envisager ou plutôt ne peut pas le faire cette écriture fait penser au propos de quelqu'un qui n'est pas sorti d'un trauma(l'accident?) et du coup ne peut qu'imaginer pour son personnage quand la situation est difficile,un accident dans le corps. Et finalement c'est très fort,car c'est ce que j'aime dans l'écriture,c'est quand l' auteur me montre a quel point l' écriture est ,entre autres,un moyen magnifique de vivre la vie avec ses moments les plus terribles...

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    1. Je suis peut-être dans une mauvaise passe de lecture, mais je n'ai pas aimé ce style plat, et la poésie, la délicatesse que vous avez réussi à y trouver, je ne les ressens pas, et pourtant j'aime les roses, les jardins....

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  7. Je n’ai pas relu Rosa Candida (il a encore déserté ma bibliothèque car il fait de nombreux allers-retours au gré des prêts) mais j’en ai un souvenir assez précis et l’ayant offert/prêté à pas mal de gens (de jeunes surtout) j’ai eu le loisir d’en parler souvent.
    J’ai vu qu’il ne faisait pas l’unanimité mais j’emboite le pas de Claire, Anny, Nicole, Geneviève et Véronique car ce qui me reste de Rosa Candida c’est le souvenir d’un conte initiatique lumineux et délicat.
    J’ai aimé comment l’auteure aborde le sujet de la filiation. J'ai suivi avec intérêt le parcours de Lobbi à travers l’influence de ses héritages maternel et paternel. Héritages qui vont jouer un rôle dans ses choix et en même temps lui permettre de quitter le nid puis de devenir un père attentionné face à une petite fille non désirée et qui arrive comme un cheveu sur la soupe (parfois comme cette petite fille les enfants non désirés sont ainsi très calmes, légers, faisant tout pour être aimés et ne pas peser)
    Pour moi c’est un conte, donc peu m’importe où ça se passe et quand, on y croise de nombreux sentiments : la passion (des roses, du jardin), l’amour, l’amitié, on parcourt avec le narrateur son chemin jusqu’à l’âge adulte
    C’est un conte sans prétention, le style n’est pas remarquable mais je l’ai trouvé fluide en harmonie avec le propos. L’auteure a su doser réalisme et esthétisme.
    Un livre doux et optimiste sans tension ni grand suspens mais qui au contraire apaise et laisse entrevoir les bonheurs possibles de la vie.
    Un hymne délicat à la simplicité, à mettre dans les mains des ados (et des autres)
    Bref pour moi un livre que je mettrais dans la catégorie des livres qui font du bien, il n'y en a pas tant que ça …

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  8. C’est avec une certaine surprise que j’ai lu les controverses et réserves sur ce livre. Et cependant, pas tant que ça, puisque je me souviens des controverses précédant son intégration dans notre programme qui laissaient présager certaines réticences…
    Je n’ai pas relu ce livre, donc je ne sais pas si mon opinion aurait varié… Mais il ne s’agit que d’un recul de quelques années, pas d’un livre de jeunesse. Je l’avais trouvé délicieux et déroutant : il me souvient que, lorsqu’on s’attend à une chose, une autre arrive… Un peu comme dans la vie. Et il me revient aussi, ainsi qu’à la lecture de vos commentaires, chacun raconte le livre à sa façon : les roses parfois, la paternité souvent, le chemin ou la quête initiatique parfois… et j’ajoute donc le poids de la vie et de ce qui tombe sur chacun d’entre nous, joyeux ou désagréable.
    Comme Anny et Nicole, je me suis laissée prendre au charme.
    A Alberte, je dirais que je ne comprends pas le procès : « ce n’est pas de la littérature », forcémnt, puisque c’est un livre qui a eu du succès, ni celui d’écriture plate. Je dirais simple. Il n’y a pas vraiment d’incohérence, me semble-t-il, plutôt une imprécision des lieux. Est-ce si grave ?
    Comme Véronique, dans les livres suivants (qui ont peut-être été écrits avant, je ne sais plus), je n’ai pas retrouvé le charme du premier.
    Je suis surprise qu’Evelyne le compare au précédent. Pour moi, rien à voir. Et les lieux, franchement ? Pas besoin de suivre avec une carte, non ?
    Je retrouve des perceptions ressenties dans ce que dit Geneviève des hésitations et volte-face de cet âge de la vie.
    L’importance de la filiation m’a moins sauté aux yeux qu’à Catherine, ni le côté conte. Mais je partage la sensation de douceur.
    Voilà mes quelques réactions au livre et à vos réactions.

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  9. Je l'ai relu en grande partie ces jours-ci. Je persiste. C'est un livre qui fait du bien. J'aime la façon dont ce jeune homme se laisse porter par la vie, ne résiste pas, prend les choses comme elles viennent, avec grâce, bonne grâce on pourrait même dire. C'est doux et pas compliqué. Je garderai en mémoire je crois, l'image délicate des ombres des plantes sur le corps de la jeune fille, dans la serre.
    Pour le lieu j'ai voyagé entre le monastère de Ganagobie, la route qui remonte la Suède, en direction de la Laponie, le chemin et l'arrivée à Santiago de Compostela... pas vous ?
    Je n'ai pas envie de rentrer dans le débat sur la qualité littéraire... on en parlera plus tard.

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  10. Anny Tout à fait d'accord claire ce livre n'est tout de même pas mal écrit et il est limpide de tendresse et d'amour et de découverte du monde quoi de plsu beau pour nous faire rêver et il ya a parfois des livres bien écrits qui ne nous emportent pas !!! bisous
    biz

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