dimanche 2 décembre 2012

Notre héros défiguré, deYi Munyol, préconisé par Odile


Je voulais  vous faire lire « Je suis un chat » de Soseki, mais c’est un peu important (en nombre de page) après ce que nous avons lu. Mais vous pouvez le lire quand même.
Alors j’ai retrouvé ce livre, lu il y a quelques années et qui m’avait fortement impressionné. Je ne regrette pas de vous le faire lire.
Il y a trois nouvelles dedans. Yi Munyol est coréen, du Sud. Il a connu personnellement l’oppression.
La nouvelle principale pour moi, celle dont je veux vous parler – et si vous n’en lisez qu’une, lisez au moins celle-là, c’est « Notre héros défiguré ». Elle parle de violence, d’oppression, mais elle en parle d’une manière que nous avons tous pu connaître, qui peut à tous nous parler : on se pose plein de questions.
Ça me rappelle quoi ? ça ressemble à quoi pour moi ? Quels souvenirs de classe ? Quel leader ? Quel petit chef ? Ou ailleurs que dans une classe ; mais on sait que l’enfance est impitoyable…
 
Voilà, je n’ai pas envie de vous en dire plus. Bonne lecture !

L'équilibre du monde de Rohinton Mistry, préconisé par Alberte-Marie



L’auteur est un Indien de Bombay, vivant au Canada.
J’ai localisé le sous-continent Indien en Asie, même si c’est une erreur. A vous de me le dire.
Alors voilà, ce livre est une fresque, une peinture intense et vivante, au milieu des petites gens, d’un moment de l’Inde. A ce titre, on pourrait le rapprocher de Mendiants et orgueilleux que vous avez tant aimé.
Toutefois, si la philosophie y a sa place, elle y circule autrement. Ici, les personnages veulent briser le cercle de la fatalité de toute leur énergie. Mais ils sont parfois rattrapés par les évènements, en particulier politiques.
Curieusement, ce livre nous donne une énergie folle, nous électrise, nous donne de l’espoir, et évidemment nous émeut aux larmes aussi.
Si vous aimez la cuisine indienne et ses épices particuliers, c’est cela : un mets très épicé avec lequel, tandis qu’on le déguste, il faut de temps en temps boire un peu de yaourt liquide pour se refaire le palais.
Régalez-vous, riez, pleurez, maudissez-moi si ça vous aide.

dimanche 7 octobre 2012

Ru de Kim THUY. Préconisé par Geneviève.


Je vous propose la lecture de RU, que j’ai aimé pour le trajet de cette femme, mais aussi pour les questions qu’elle pose concernant l’abandon d’une langue maternelle pour une ou deux autres langues qui demandent beaucoup plus que seulement parler avec des nouveaux mots ;
   Alors qu’elle est arrivée en Amérique après avoir quitté le Viêt-Nam à l’âge de dix ans dans un boat-people, puis  subi un internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, un femme nous fait part de toute cette aventure et la façon dont elle a à remettre un tas de choses en questions quand elle découvre enfin le climat canadien.
  Elle nous fait partager à la fois ses souvenirs, ses impressions face à la peur, la misère, son vécu où l’avenir se dessine comme problématique.
  Elle faisait partie du Viêt-Nam du Sud, issue d’une famille assez aisée, qui a vu les soldats du nord occuper une partie de la maison, puis la maison toute entière , ce qui a rendu la fuite nécessaire.
   Ce livre est écrit par petits  fragments, d’une demi-page à deux pages, et est écrit après pas mal d’années vécues au Canada.
  Se donne à lire un récit où se tressent des souvenirs,  des impressions du moment où elle écrit, l’approche d’objets qui viennent faire lien entre son histoire et son identité, qui s’est modifiée par l’enrichissement qu’à permis l’approche de plusieurs cultures.
  C’est aussi un livre où se pose la question des mots et de leur écriture.
  C’est ainsi que l’on apprend que le mot AIMER n’existe pas dans sa langue maternelle, ce qui lui pose un problème avec la nouvelle langue qu’elle doit s’approprier : en vietnamien, aimer se conjugue de façon relative : le mot diffère selon ce que l’on veut désigner comme « aimé ».
   C’est écrit avec beaucoup de subtilité, de finesse, de poésie.
   RU veut dire le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté.
   On découvre un grand écrivain, qui a pris une assise lui permettant de nous parler de plusieurs points de vue et nous fait approcher le Viêt-Nam d’hier et celui d’aujourd’hui.

Geneviève