lundi 25 août 2014

Septembre 2014 - Livre proposé par Catherine

Ilustrado Michel SYJUCO



C’est la présentation ci-dessous qui m’a donné envie de vous le proposer, je cherchais un auteur asiatique qui ne soit ni chinois, ni japonais et j’ai choisi Michel Syjuco pour découvrir avec vous un auteur Philippin, je n’ai pas été déçue, quel talent ! 
« Le cadavre du grand écrivain philippin Crispin Salvador est repêché dans l’Hudson, à New York, et le manuscrit du livre qu’il était en train d’écrire a disparu. Le narrateur d’Ilustrado, qui, comme son auteur, s’appelle Miguel Syjuco [voir le prologue], a été l’étudiant et l’ami de Salvador ; il retourne à Manille pour retrouver le manuscrit perdu et enquêter sur la vie et la mort de Salvador, à qui il veut consacrer une biographie. Crispin Salvador n’a jamais existé, ce qui n’empêche pas Miguel Syjuco, dans son premier roman, de brosser un portrait dense et émouvant de cet écrivain imaginaire, portrait auquel se mêlent l’histoire et l’actualité des Philippines, des fragments de la vie de l’écrivain lui-même, des extraits de sa biographie en cours, des extraits des livres de Salvador... ». (Site du magazine littéraire, 29/06/2011)
Je ne suis pas entrée si facilement dans ce roman (je m’y suis reprise à deux fois) tant il a une forme originale et tortueuse. S’y mêlent, servis par de nombreux personnages, fiction, politique, réflexion sur la création, sur la transmission, sur les secrets de famille, sur l’enfance, sur l’amour, etc. Il ne ressemble à rien de ce que j’ai déjà lu. Ce texte polyphonique et exubérant m’a évoqué un jeu de l’oie. Comme on sauterait de case en case un peu au hasard on passe d’un récit à un autre, d’extraits d’œuvres de Crispin Salvador (avec les références complètes : éditeur, année, etc.) à des interviews de lui, de son enfance à celle de Miguel le narrateur, du récit des rêves du narrateur au récit de ce qu’il vit aux Philippines, de la transcription de mails à des extraits de la biographie de Crespin Salvador que Miguel est en train de rédiger, de New York à Manille, du présent au passé. On avance de case en case pour tenter d’arriver à celle de la vérité. Romans dans le roman qui forment un patchwork très coloré où se retrouvent pêle-mêle corruption, drogue, sexe. L’auteur nous propose une construction complexe et brillante avec aussi une bonne dose d’humour. Erning Isip, personnage comique philippin, est le héros de blagues qui ponctuent le roman.


Jeu de l’oie, kaléidoscope, puzzle ou patchwork (je ne sais quel mot choisir et chaque mot convient) qui m’ont semblé faire écho aux plus de 7000 îles qui constituent la république des Philippines et à une histoire mouvementée : période espagnole, période américaine, occupation japonaise, dictature et corruption jusqu’en 1986, sans parler des typhons et des tempêtes tropicales qui y sévissent. C’est si foisonnant qu’il est préférable de le lire à un bon rythme sans l’abandonner trop longtemps au risque de se perdre dans les personnages et dans la dissémination des différents morceaux qui composent ce roman. Une fois qu’on a dépassé le côté déroutant et qu’on a intégré la construction baroque de ce livre audacieux et inventif on se délecte, on a des surprises jusqu’au bout et on s’attache à cet écrivain imaginaire qu’est Crispin Salvador (ainsi qu’à l’auteur/narrateur).

14 commentaires:

  1. Ilustrado de Miguel Syjuco
    Août 2014



    Arrêté à la page 118.
    Je n’en peux plus. Je n’y comprends rien. J’ai l’impression qu’on me demande de rassembler un puzzle infernal dont aucune pièce ne fait sens.
    Je jette l’éponge.
    Pour être plus nuancée, je dirais que tous ces bouts de texte ne sont pas de la même veine. Certains intéressants, d’autres pas du tout et surtout, qu’ils se télescopent de façon à perdre le lecteur, ce qui est fort agaçant. On ne sait plus ce qu’on lit.
    Dans quel temps, quel lieu, sous quelle atmosphère ?....
    Du coup, au lieu de m’inviter à m’intéresser à l’histoire des Philippines, à ses flux migratoires, on m’en dégoûte parce qu’on m’embrouille.
    Je veux bien qu’on essaye d’être original, de casser les codes de la narration classique, etc. mais de là à perdre le lecteur, c’est un peu idiot comme précédé !
    Enfin, j’attends de voir comment vous allez être plus positifs que moi, ça me sera utile.

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  2. En lisant au dos la citation comparant l’auteur à Dickens et Bolaňo, je me suis posé des questions, d’abord parce que je ne vois pas bien les liens entre les deux et, ensuite, parce que « 2666 » de Bolaňo, c’est vraiment un gros morceau à avaler : très intéressant, mais qui laisse sur sa faim.
    Bon, ce n’est vraiment pas Bolaňo. J’ai trouvé la construction du récit, au début, assez intéressante – pas franchement novatrice – mais convenant assez bien à son projet : puisque l’écrivain dont l’auteur se propose d’écrire la biographie n’existe pas, il faut bien qu’il lui construise une œuvre et une personnalité… Les petits morceaux épars et de registres variés m’ont plutôt amusée, mais il aurait fallu que cela contribue à construire un personnage. On comprend aussi que l’écrivain qui écrit sur l’écrivain et qui l’admire et semble reconnu par lui aboutisse à des personnalités qui se mélangent.
    Mais le parti pris au départ, avec des références de livres, des italiques pour différencier des types de discours se désagrège sur la fin. Les italiques ne signifient plus la même chose, ou plus rien, les personnages se mélangent, tout est dans tout et rien ne finit.
    Pour ce qui est de comprendre l’histoire des Philippines à travers ce livre, il faudrait vraiment savoir démêler le vrai du faux, la réalité de la fiction, le passé du présent, et tout le reste aussi. Et je n’en suis pas là.
    Pour finir, je dirais que mes bonnes intentions du début se sont évanouies au fil de la lecture et que j’étais contente de refermer ce livre.

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    1. Et bien les filles, il va falloir que nous autres on s'accroche, je commence seulement le prologue....et vous me faites peur...

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    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    3. J'ai fait une mauvaise manip, qui donne ce que vous voyez là au dessus émanant des Pisteurs de livres.... en fait j'avais failli écrire la même chose que Evelyne !

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  3. Bon je savais que ce livre ne ferait pas l'unanimité...c'est rien de le dire !
    Comme écrit dans la préconisation j'ai eu du mal à y entrer mais finalement j'ai trouvé intéressant d'être un peu déroutée, bousculée dans mes habitudes de lectrice. Je pensais que ma préconisation assez détaillée éviterait ce sentiment d'être perdue qu'exprime Albert-Marie. Cette manière de croiser des histoires, de brouiller les pistes m'a séduite. Les éléments sur les histoires de famille en particulier apportent un éclairage intéressant sur la question complexe de la transmission, de l'héritage "politique"dans des pays marqués par la dictature et la corruption. Je conçois aussi que cet aspect puzzle puisse agacer....mais j'espère que celles et ceux qui n'ont pas encore démarré la lecture l'aborderont sans trop d' a priori...

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    1. Ne t'inquiète pas,nous sommes tous des lecteurs assez aguerris pour ne pas se laisser déstabiliser par les commentaires peu gracieux.
      Mais je crois que j'ai commencé à lire ce livre avant même que ta préconisation ne soit en ligne. C'est pour cela aussi que j'ai réagi comme ça. Mais après, c'était trop tard.
      Une autre chose m'a aussi induite en erreur : comme le cadavre noyé de l'écrivain est retrouvé, je pensais qu'on aurait droit à un genre de polar littéraire et je m'en frottais les mains d'avance. Mais pas du tout !
      il n'empêche que plus j'y pense, plus j'aurais envie de reprendre tous ces fragments, de les ordonner dans des dossiers différenciés, et de reprendre la lecture, en cohérence pour moi. Et voir ce qui tient et ce qui ne tient pas. Mais je ne le ferai pas.... Je suis tête de mule pour ça, quand un truc m'a déplu, je n'y reviens pas.

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  4. Je viens d'aller chercher ce livre à la bibliothèque et j'ai essayé de le lire pendant une heure...quelle barbe!...moi qui m'embrouille toujours avec les dates et les lieux!C'est peut-être interessant pour un esprit plus féru d'histoire et de géographie:ce livre me donne l'impression de ne rien savoir, et j'ai horreur d'aller souvent chercher sur internet, quand je lis un texte long, qui se tien : j'ai l'impression que ça me fait perdre le fil!...je vais m'accrocher, mais ce n'est pas gagné!Bien sûr comme dit Odile, il faut lui construire une biographie,mais que c'est long...

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  5. Et comme ça m'a arraché les yeux, je n'ai même pas vu mes fautes d'orthographe, en me relisant!

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  6. Anny et Bien moi je vais partir en voyage avec ma Kobo , me gaver de moussaka et d'ouzo ... et d'air pur ...et de mer , aprés un temps pourri en Bourgogne ,je le mérite bien ;;;et ensuite je pourrais lire ce livre si controverse !!!! biz

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  7. Et bien les ami(e)s , je m'y suis collée à trois reprises pour finalement me mettre moi aussi à jouer au jeu de l'oie qui m'a fait lire une page par-ci , et une par-là, et je ne me suis pas amusée.
    Bien sûr j’ai dépassé les premières pages qui font un curriculum vitae à notre personnage trouvé dans un triste état.
    Si, j'ai souri à propos du jeune homme qui confond le porche et la Porsche, et qui du coup peint la voiture du monsieur en rose !
    Mais à part ça, j’ai flotté dans l’avion avec notre narrateur, j’ai admiré sa faculté à écrire des listes, chaque fois qu’il veut nous faire sentir un personnage, ou une situation, ou même une expression. J’ai saisi le caractère terrible du grand-père, compris combien cette famille pouvait être éclatée, comment ça ne doit pas être évident d’être exilé de Manille, mais ça ne m’a pas suffit pour avoir ne serait-ce que l’impression que j’avais du plaisir à lire ce livre.
    Ce n’est pas, en elle-même, la construction qui m’a gênée. On trouve des livres où cette forme est utilisée et permet de suivre plusieurs personnages.
    Je sais jouer au jeu de l’oie, je me répète comme dans ce livre, à saute-mouton, à la marelle, mais il me faut une motivation !
    J’ai besoin d’un fil conducteur, d’un brin d’énigme un peu consistante, d’un personnage plus énigmatique qui me rendrait curieuse, bref, de quelque chose qui me permettrait d’avoir envie de continuer. Ce n’a pas été le cas, et s’il n’avait pas été un livre pour les Pisteurs, il serait retourné à la bibliothèque rapidement. Un seule bonne chose : me faire aller sur internet voir ce qui est dit à propos des Philippines !

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  8. moi j'ai laissé tomber au deuxième chapître ,trop de confusion et di'ncohérences désolé !
    biz
    Anny

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  9. Je n'avais plus grand chose à lire pour finir ce livre (moins d'une centaine de pages), mais je sens bien que j'ai du mal à le reprendre. Ce livre m'avait semblé intéressant dans sa construction et digne d'intérêt pour nous permettre de comprendre ce pays.
    Au bout du compte, je dois reconnaître que c'est trop confus pour que j'y prenne plaisir.
    Mais je ne suis pas indifférente à l'effort fourni par ce jeune auteur pour faire connaître son pays.

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  10. Anny Je suis tout à fait d'accord avec toi il résume l'âpreté de ces pays du nord , leur rugosité derrière des paysages (je suppose ) d'une grande beauté glaciale et l'écriture en est donc parfois cassante et pas toujours mélodieuse mais ça valait le coup d'essayer .
    Biz

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