lundi 5 septembre 2016

Juin 2016 - Livre et film proposés par Catherine


Kennedy et moi de Jean-Paul Dubois (livre) - Sam Karmann (film)

Je vous propose "Kennedy et moi" (de Jean-Paul Dubois), un petit récit divertissant même s'il traite de sujets peu légers. En effet, Samuel Polaris se cherche, il est mal dans sa vie, en panne d'écriture, en crise conjugale et familiale et devient obsédé par ...la montre de son psychanalyste qu'aurait portée le président Kennedy et qu'il veut absolument récupérer.
Voici la toile de fond du roman.
Le personnage principal est totalement désabusé et pose un regard caustique sur la vie, sur les gens qui l'entourent et surtout sur ses enfants, il en a 3 dans le livre, 2 dans le film (terrible le regard sur ses enfants !)...j'ai beaucoup aimé le côté irrévérencieux de Samuel Polaris, il peut apparaître exécrable (il l'est) mais on se surprend à éprouver une certaine sympathie pour lui sans doute à cause de son impertinence.
Fait singulier pour moi j'ai d'abord vu le film (de Sam Karmann) avec Jean-Pierre Bacri dans le rôle principal, c'est peu de dire qu'il excelle dans ce rôle et qu'il m'a été impossible d'imaginer une autre incarnation du personnage à la lecture du roman. Il est parfait en râleur dépressif en pleine crise. Nicole Garcia, qui joue le rôle de sa femme est aussi parfaite.
Autre fait singulier pour moi : j'ai préféré le film au livre (lisez plutôt le livre d'abord si vous pouvez), j'ai beaucoup apprécié le travail d'adaptation.
Ma proposition n'est pas un chef d'œuvre mais un livre+film cyniques et drôles, et puis j'aime beaucoup le titre !
Le livre (1996) est en poche, et le film (1999) se trouve pour la modique somme de 4,50 (d'occasion) ou 6 euros (neuf)

11 commentaires:

  1. J’ai été agréablement surprise par ce livre.
    J’ai aimé l’épisode de vie de cet homme qui en a marre de se la raconter et qui décide d’être cash dans n’importe quelle situation. Tentation totalement suicidaire socialement.
    Mais il ne se pose même pas la question. Tout perdre ? Famille, amis, relations ? Rien à fiche. Il vivra désormais à sa guise.
    J’adore ces situations extrêmes qui effacent les limites pour un temps.
    J’ai aimé justement les différentes situations assez banales somme toute dans lesquelles le fait évoluer JP Dubois. Et comment il les pousse à leur paroxysme. La bagarre physique avec le chirurgien dentiste m’a fait beaucoup rire par exemple.
    Et puis j’ai aimé la manière dont c’est écrit : net, précis mais pas sans nuances. J’ai été sensible à comment cela se dit, cette crise aiguë de misanthropie, coupée par des élans irrépressibles vers sa femme.
    Le film m’a beaucoup plu aussi. Avec quelques bémols.
    Il repose essentiellement sur le couple Bacri-Garcia qui rejoue à ravir le livre.
    J’ai juste trouvé que les temps forts ne sont pas forcement les mêmes que dans le livre. Le rythme n’est pas le même et que l’illustration des scènes choc ne rendait pas très bien : la bagarre, le plongeon au milieu des fleurs commémoratives, etc.
    Et puis toutes ces pensées négatives permanentes qui tournent dans la tête de Samuel Polaris passent mieux à l’écrit. Même si Bacri est l’interprète idéal pour les illustrer, avec sa voix sans appel, désillusionnée.
    J’ai passé de très bons moments avec cette préconisation. Merci Catherine.

    RépondreSupprimer
  2. Je continue, puisque j’ai lu ce livre juste après Alberte qui me l’a passé, avant de le passer…
    On dirait que les écrivains français d’aujourd’hui sont devenus les spécialistes de l’ordinaire. Les champions ? Là, on peut se poser la question…
    J’avais lu Une vie française de cet auteur sans enthousiasme et j’ai repris celui-ci par « devoir » envers les Pisteurs. Il nous fait une petite chronique de la vie désenchantée mais néanmoins facile de quelqu’un d’aujourd’hui. Et un peu à l’eau de rose puisque tout s’arrange avec un petit délire très vite entre parenthèse. Je l’ai lu très vite, mais il me semble néanmoins que ça ne va pas bien loin. Et je ne comprends pas beaucoup le titre. Il s’agit fort peu de Kennedy, plutôt du psy.
    Le film est très bien joué, aussi bien par Bacri que par Nicole Garcia et j’ai la sensation que quelques raccourcis et quelques ajouts ont fait du bien au livre : pour les raccourcis, des épisodes plus explicatifs ou plus sexuels, pour les ajouts, d’autres plus visuels comme les voitures, la maison de retraite… Mais je regrette de ne pas l’avoir vu nager au milieu des pétales. Par contre, j’ai beaucoup aimé le look du psy…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. GRAULE-PETOT Anny15 juin 2016 à 07:26

      Anny
      je viens juste de voir le film : parfait avec BACRI qui excelle dans son éternelle mélancolie et ou cynisme pour les autres comme pour lui ,son espèce de fétichisme avec cette montre qu'il veut posséder à tout prix . Mine de rien j'aurai eu envie de le consoler , il est très touchant finalement .Et on ne sait pas jusqu'à la fin du livre s'il va tuer quelqu'un. Sa femme est curieuse dans son amour pour lui , elle se pose des questions mais on dirait que parfois elle adhère à l'étrange cérémonie à sa façon de faire sur le bateau. J'ai aimé le livre dans ce côté décalé du personnage et ses interrogations sincères sur lui et les autre et j'ai beaucoup rit avec le film.Merci Catherine c'était un bon moment

      Supprimer
  3. Kennedy et moi GENEVIEVE

    Moi aussi j'ai préféré le film au livre.
    Ceci dit, pardon Catherine, maïs le rapprochement avec toi concernant
    "Kennedy et moi" se limite à ça .
    Ce n'est pas le genre d'humour qui me touche. Bien sûr, il y a dans le jeu de Bacri quelque chose qui fait sourire et même rire. Mais j'ai trouvé les situations assez lourdes. Je pense qu'il faut prendre le parti d'en rire, bien sûr. Mais ça n'a pas bien marche pour moi. Je n'ai pas dû visionner ce film dans de bonnes conditions. Dommage car j'aime également Nicole Garcia. J’ai trouvé le sujet assez mince et les situations trop caricaturales voire improbables. Pareil pour le livre.
    Je dois avouer pourtant que l'idée de ce qui est prêté à l’analyste m'a bien amusée .Le livre d'ailleurs est plus détaillé que la façon dont est traité le film, et du coup ça peut passer mieux .Dés le début le texte est plus précis. Mais là aussi, je ne rentre pas dans ce type de récit. Je dois même dire que je ne lis jamais ce type de livre.
    Et oui, il en faut pour tous les gouts!
    19 juin 2016 à 12:24

    RépondreSupprimer
  4. Un peu comme vous, j’ai trouvé le livre plaisant mais le film plus marquant du fait de l’excellent jeu de Bacri et de Garcia.
    On pourrait se demander pourquoi certains traits marquants dans le livre (par exemple l’emploi de prénoms juifs pour toute la famille ; la présence des jumeaux qui font bloc), ou certaines scènes fortes (la séquence - longue dans le livre et magnifique j’ai trouvé - de la femme qui manque de se noyer dans l’océan glacial ; la scène où Samuel se jette à l’eau au milieu de la couronne mortuaire) ont été «effacés » plus que raccourcis pour l’adaptation du film. C’est une énigme pour moi.
    Je comprends mieux pourquoi le scénariste a ajouté au personnage principal fort misanthrope dans le livre des séquences dans la maison de retraite qui le rendent plus humain à nos yeux. Je ne sais pas trop si ce rajout en vaut la peine.
    Mais je pense que le personnage de la femme est beaucoup plus présent dans le livre, il y a plusieurs longs passages où c’est elle qui parle, on a son point de vue, et du coup on cerne plus sa complexité et la situation délicate dans laquelle elle est. Elle essaie d’évoluer entre son mari « qui semble vouloir sortir de leur monde et du monde en général » et l’amour, la tendresse qu’elle lui porte toujours. On est plus avec elle que dans le film.
    Par contre léger léger les personnages des enfants, même la fille. Quant au garçon (puisqu’il n’y a plus les jumeaux du livre !), il est totalement inexistant. Ils auraient quand même pu avoir plus de consistance, même si dans le livre ils n’ont qu’une petite place...
    Un peu mitigé mon avis finalement...

    RépondreSupprimer
  5. A ce jour, ces retours de lecture seule.
    Jubilation! Cette façon de briser la vacuité. de renaitre à la crise de la 40aine? Dans cette mi temps de la vie d'un homme, d'une femme... Oser défier l'arrogance et la suffisance d'une bourgeoisie médicale.
    Ces questions parmi d'autres : qu'est ce que faire famille? Qu'est ce que faire soi? Aller chercher ses limites au risque de la noyade? Mordre le bras qui ne veut pas soigner et humilie? Se déprendre de l'insane cérémonie mortuaire - rendant les fiançailles absurdes,- par la baignade défiant les pétales rouges sur l'océan ? Et retrouver en soi les mots.
    Retrouver aussi la sexualité, non romantisée, d'abord et avant tout charnelle du lien à l'autre avec qui faire couple : se dépétrer de la conjugalité.
    En leviers pour tout cela, les cris.Le premier, dans l'émission de TV.
    Le pulsionnel, l'énergie animale, en bataille rangée et gagnée, contre le surmoi.
    J'ai aimé, beaucoup, l'écriture, les thèmes, les images suscitées.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est la première fois que, te lisant Marie-Anne, je ne comprends pas tout.
      Et ta première phrase pour commencer. QUe veux-tu dire par "ces retours de lecture seule" ?
      Tu emploies souvent l'expression "faire...." suivi de famille, soi, couple. C'est bizarre à lire. Est-ce un langage psy ?
      Bon, enfin, je crois que j'ai quand même compris que tu as aimé cette manière de s'y prendre pour secouer les puces du conformisme social qui nous squattent, oui ?

      Supprimer
  6. GRAULE-PETOT Anny15 juillet 2016 à 23:28

    Et bien moi j'ai beaucoup aimé ta façon d'écrire très psy justement , t'es prête pour des ateliers d'écriture dis donc !!! et tes mots courts et très dans l'émotion brute correspondent tout à fait au livre et au film .Bravo ! Biz Anny

    RépondreSupprimer
  7. GRAULE-PETOT Anny15 juillet 2016 à 23:31

    et bien moi j'ai beaucoup aimé tes mots courts et dans l'émotion brute qui correspondent tout à fait à l'esprit du personnage. Bravo! Biz Anny

    RépondreSupprimer
  8. Désolé pour la redondance
    Geneviève a écrit: Oui , Marie-Anne je comprends tout à fait que l'on puisse lire ce livre de cette façon et c'est pourquoi je n'étais pas à mon aise de dire que je n'avais pas aimé . Mais nous donnons comme commentaire, du moins moi, un avis pour dire si nous avons pris du plaisir à lire un livre ou pas.Et vraiment ce n'était pas ce que je cherchais à ce moment-là.Et puis, oui, si ces thèmes méritent d'être abordés plus souvent la façon de les développer peut peut-être donner lieu à une écriture un peu plus ..."accrochante"!Ce récit a d'ailleurs été enrichi par le film ,à mon avis par moment,en sautant des passages par contre ,que j'aurais aimés voir mis en images.
    18 juillet 2016 à 01:55

    RépondreSupprimer
  9. Voici un livre et un film qui m'ont laissé bien silencieuse!
    La crise existentielle de cet homme ne m'a pas convaincue.
    Et pourtant tout est vrai dans ces temps de vie racontés où les questions importantes se posent, amplifiées par la conscience du temps passé et de la jeunesse envolée.
    Mais je suis toujours restée un peu à distance dans ce récit comme si quelque chose y manquait. Peut être un peu plus de réalité économique, un peu plus de vérité sociale.
    Certaines scènes sont particulièrement fortes aussi bien dans le livre que dans le film comme par exemple le bain/noyade de la femme ou les tête à tête sans communication du couple.
    le livre et le film sont plaisants, laissent un certain trouble mais un trouble qui dérange plutôt qu'il questionne ou apporte des réponses.
    Je crois que je le relirai dans quelque temps!J'ai besoin de dépasser l'irritation créée par ces personnages un peu enfermés dans leur ego pour peut être mieux percevoir ce que l'auteur veut nous dire.

    RépondreSupprimer