Hé ! Ho ! Moussaillons ! Oh ! Vaillantes camarades de croisières ! Toi, la campagnarde limousine des arbres et des monts, toi la bretonne bretonnante des contrées des débuts de l’Ouest, et puis une plus récente mais non moins valeureuse passagère de l’Ouest, vous, les Dijonnaises du comté de Bourgogne, celle à tête de reine, la blonde co-équipière aux mots rares et précieux, la fugitive retrouvée, celle des hauteurs dijonnaises, et puis aussi, du côté des pays de porcelaine, la brune enflammée et notre petite dernière qui ménage le port d’attache en Méditerranée, vaillantes camarades, lisez, lisons , ramez, ramons vers la Méditerranée qui nous attend… comme Ulysse, après un long voyage…
Merci Odile ,très belle introduction pour nos lectures de 2017.Note gaie , enflammée ,voyageuse.Bonne année à nous toutes sur ce beau radeau des pisteuses.Bisous Anny
Quelque soit la couleur de notre embarcation et la forme de l’œil dessiné sur sa proue, j'espère que nous arriverons toutes à bon port. Je suis charmée par le frontispice de l'édition qu'a trouvée Claire et la précision de l'adresse de l'éditeur : une veuve dont l'enseigne se situe "sous le second perron de la Sainte Chapelle". Pas moins que ça ! Revenons à Mare Nostrum. En bonne élève, j'ai pondu un commentaire. Je le livre à votre sagacité.
J'ai lu l'Odyssée dans une version traduite et adaptée de Michel Woronoff. Avec un grand plaisir et quelques étonnements agréables.
J’ai compris au fil de ma lecture qu’il me manquait beaucoup d’éléments de cette légende pour prétendre la connaître. J’ai donc découvert une Pénélope plus craintive que prévu ; un Ulysse aux traits de caractères bien définis, en particulier le fait qu’il soit raconteur d’histoires, menteur sans vergogne quand ça l’arrange, rusé, habile. Aujourd’hui il ne serait pas très bien vu il me semble (quoique des menteurs, il y en a pas mal ! mais il ne s’en ventent pas !), mais dans l’Odyssée cela fait partie de sa stature de héros, de stratège, cela donne l’occasion à Homère de broder indéfiniment du texte, de l’épopée et pour moi, cela a résonné comme de l’humour.
J’ai donc apprécié à la fois l’épopée proprement dite, le suspend qu’elle contient, la manière dont Homère construit, enchaîne cette succession d’aventures, la précision des détails de tous ordres qui rendent le texte très vivant, très visuel même. J’ai aimé aussi, en parallèle, ce qui se passe dans le panthéon, les rivalités, les arrangements ou pas entre dieux et déesses, cette vie qui se déroule à l’insu des humains mais sur laquelle ils comptent quand même pour arranger leurs propres affaires.
J'ai été touchée par les retrouvailles assez tendues entre Pénélope et Ulysse. Je trouve ce moment du récit très réaliste. Pénélope qui, alors même qu’elle n’attendait que ça, se trouve incapable d’un élan amoureux. Comme si ça arrivait trop tard. Et touchée autrement par les retrouvailles avec Laërte dans ce verger sublime.
Bon, en terme de déambulation on est servi et même, pour ma part, cela est questionnant. Comment se fait-il (si ce n’est pour les besoins de l’histoire bien sûr) que cet homme, habitué à toutes les ruses, mette tant de temps à rentrer chez lui ? Pour moi, il y a du boulot pour Freud dans c’t’affaire-là. Et pourquoi, sitôt rentré, répond-il à l’injonction d’une nouvelle épreuve, un peu tirée par les cheveux faut dire, pour avoir l’excuse de repartir ? Enfin, peut-être qu’Homère prévoyait d’écrire l’Odyssée II mais qu’il n’en a pas eu le temps… Dommage !
Hola les amies ! Comment avez-vous fait pour avoir terminé votre lecture ! J'en suis à la page260 et je vogue, vogue !..Mais il y a toujours une deese qui m'en veut et je me mets à dormir au mauvais moment puis je dois ensuite montrer mon amitié au dominant du coin,et ce sont cadeaux précieux échangés, repas gastronomiques et autres agapes qui n'en finissent plus et quand la charmante aux doigts de rose colore le ciel je n'ai pas encore pris le large et quand la route est prise enfin voilà qu'un vilain nuage se fâche pour nous signifier l'agacement du dieu Poséidon qui met le bateau en danger !.. Alors vous saisirez que je suis loin d'être arrivée... Sans parler qu'à mon arrivée la belle Penelope sera à délivrer de ses prétendants ... Bien sur il y a la solution de faire comme certaines qui ont trouvé une version abrégée que j'ai lue quand j'entrais au collège mais je ne voudrais pas abaisser le niveau de votre noble compagnie,qui penserait que je ne suis plus à sa hauteur comme a su l'évoquer la courageuse qui a été la première à ouvrir ce débat... Alors je vous prie de bien vouloir m'excuser mais je ne pourrai pas pour l'instant vous en dire plus.
Je n’ai pas lu La grande épopée, je ne lis ni n’entends le grec … J’ai lu en diagonale le Prologue, dans la traduction de Jacottet… j’ai feuilleté le pavé, sans enthousiasme… la classe de 6ème ratée remontait à la surface… pas envie de retourner au collège… Il y avait bien ces vers de Du Bellay qui revenaient « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage….Quand reverrai-je hélas de mon petit village fumer la cheminée» …mais ces vers-là, ceux d’Homère ne me donnaient vraiment pas envie. J’ai donc laissé tomber. Puis par fidélité à notre club, je me suis décidée à aller chercher un texte facilement lisible pour moi. J’ai lu avec intérêt une adaptation d’Homère par Martine Laffon, destinée aux enfants, intitulée « Ulysse et l’Odyssée »… Parallèlement je me suis instruite, en écoutant sur mon ordinateur des cours de profs du Collège de France ou d’experts de la littérature grecque. Très intéressant. Je perçois un peu ce qu’est cette religion grecque, la mythologie grecque, la fonction du Poète dans la société grecque, les grands mythes transmis par la tradition orale, que les enfants apprenaient et récitaient dès leur plus tendre enfance. Et hier je suis retournée vers la traduction de Jacottet. Je me suis aperçue que le texte était devenu plus « intelligible » pour moi qu’il y a un mois. J’ai ressenti une certaine poésie, près du vieil Ulysse, assise au bord de la falaise à regarder l’horizon, et à me remémorer des grands moments de ma vie. Je pourrais probablement le lire maintenant. Mais sur le fond je m’interroge sur ce qu’Homère veut dire, voulait faire passer, là dans cette histoire d’un roi guerrier, qui rentre chez lui par la mer, traversant de multiples péripéties après 20 ans d’absence. Quels sont les grands enseignements que les grecs de son époque devaient en tirer ? J’attends vos éclairages. Car moi, aujourd’hui en lisant l’histoire d’Ulysse, je pensais à ces héros qui rentraient chez eux après 43 jours d’absence, en ayant fait le tour du monde… ou bien à ceux qui sombrent dans la Méditerranée tous les jours, en fuyant leur mère patrie, et en cherchant des côtes hospitalières, et qui tombent de Charybde en Scylla…alors que sur leur frêle embarcation, ils faisaient les rêves les plus fous, le soir, sur la mer violette… et aucun dieu ne vient à leur secours !
Je décide d'arrêter là ma lecture car je n'aurai pas terminé pour ce mois de Janvier.Mais je trouve qu'il faut le lire peu à peu car oui,il y a des répetitions et c'est assez long.Pour ma part ce n'est pas le nombre de pages mais la construction qui en a fait la longueur.J'ai lu un commentaire qui dit cela : que ce récit n'était pas écrit pour être lu mais pour être chanté a des spectateurs !.. d'ou les répétitions pour que ces derniers ne fatiguent pas trop et puissent s'y retrouver même si l'attention à été distraite un moment.On peut donc en manquer des passages !... Et puis s'ajoute un rythme supplémentaire au récit lui-même scandé en longues et en brèves.On y de ouvre tous les dieux de la mythologie .En sixièmeme j'avais adoré cette découverte .Mais bien sûr on nous l'avait fait en abrégé ! J'ai aimé la traduction de Jean Berard qui respecte le tempo du texte. Impossible de faire un commentaire.Seulement j'ai aimé toutes ces déambulations du bateau et des coeurs. Quelle aventure ! J'avais pensé à ce texte quand le thème de nos lectures avait été donné mais je n'avais pas osé le faire.Mais bravo à celle qui en a eu le culot car je trouve que c'est une belle introduction pour la suite.
Qu'en à moi, comme claire j'ai eu du mal à rentrer dans cette aventure d"Ulysse ,j'étais épuisée à sa place..Par contre la présence de toutes ses déesses m'a enchanté ,fait rêver.La symobique de l'absence est interressante:absence pourqui?Pourquoi? pour la jouissance des épreuves? Pour se faire mieux aimer encore en rentrant Cela fait réfléchir c'est sur...Et sur la forme heureusement qu'il y avait la version adolescents, plus lisible pour moi .Bisous Anny
Je reviens sur ce blog. Je me régale à vous lire au fur et à mesure car les choses ne se déroulent pas du tout comme d'habitude. Il semblerait que l’œuvre ne se laisse pas aborder aussi facilement que certains rivages, mais plutôt manifeste, elle aussi, des écueils, nécessite un cabotage savant et un vrai tempérament de navigateur au long cours par tous les temps. Il est vrai que j'avais chez moi deux versions dont une aménagée pour des jeunes par un helléniste qui connaissait son Odyssée sur le bout de ses doigts aussi poétiques que ceux, roses, de l'Aurore. Je n'ai pas longtemps balancé dans mon choix. Je me suis dit : je veux enfin connaître cette histoire d'un bout à l'autre, sans obstacle. Or le texte d'Homère me paraissait trop difficile pour moi. Donc j'ai opté pour la version aménagée. J'ai sans doute beaucoup perdu en authenticité ! Mais quand je lis certaines d'entre vous... Il n'empêche, quelque soit nos difficultés, nos détours, nos renoncements, l'envie visible de certaines d'aller aussi loin que possible, tout cela prouve que ce texte a une valeur intrinsèque qui nous subjugue. Que de questionnements ! Personnellement, je ne me pose pas la question de la résonance de ce texte au temps d'Homère mais bien aujourd'hui. Vers quel dilemme nous conduit-il ? que pensons-nous aujourd'hui de ce retour toujours empêché ? Moi je le lis comme un manque de volonté d'Ulysse de retrouver le plancher des vaches. Après l'aventure atroce et noble de l’Iliade, cette chaude camaraderie dans les périls, ce goût très fort de l'héroïsme, du dépassement de soi, comment retourner à sa charrue ? Impossible. Surtout que la suite lui prouvera qu'on peut tout à fait retrouver quelques agréments non négligeables sur la route... La volupté de Calypso, la fraîcheur de Nausicaa, les cadeaux, les bonnes tables... Pour moi, dans cette lecture, j'ai complètement abandonné l'idée d'une Pénélope chérie de son Ulysse. Ce qu'il aime avant tout cet homme-là c'est l'aventure, voire les dangers ; ça le fait bicher. Il sait très bien où se trouve Ithaque, il fait tout pour l'éviter. Pénélope le sait-elle, le sent-elle ? Moi je crois que oui. Mais elle n'est pas en situation de laisser tomber, elle, elle est coincée et je trouve ça triste. Bon voilà, c'était ma version après Homère. J'ai du culot, je m'en excuse. Mais fini ou pas, abandonné ou pas, je voudrais vraiment entendre l'écho de chacune. C'est tellement vivant ! A vos claviers, les Véronique, les Catherine, les Marie-Anne, les Odile, les Evelyne, les Nicole. Dites nous tout. Bises et courage.
J’ai laissé l’aurore mâtineuse aux doigts de rose du mois de février apparaître à l’horizon, car le voyage a été long et, comme Ulysse, nourrisson de Zeus, j’ai moi-même fait halte avant de débarquer sur la plage des avis de Pisteurs… Lire L’Odyssée en son intégralité (à l’école je n’ai lu que des extraits) et dans son style original quoique traduit (Louis Bardollet en ce qui me concerne. Aurons-nous autant de traducteurs que de lectrices ?) a été en quelque sorte un voyage initiatique de lectrice. J’ai été d’abord rebutée par le style lyrique et les innombrables digressions et répétitions du récit avant de succomber au charme de ce texte. Ce ne sont pas des chapitres, mais des chants, ce qui a des conséquences sur la construction et le rythme des phrases. Et puis j’ai été amusée, distraite, séduite, tout ensemble par ce texte si abondant en adjectifs qualificatifs et périphrases : c’est tellement surprenant à notre époque et dans la littérature d’aujourd’hui où l’usage de qualificatifs est très mesuré… Il y a aussi cette manière de raconter une histoire qui n’est pas de la raconter en train de se faire mais d’écouter quelqu’un la raconter ou, plutôt, la conter puisque selon les conteurs ou les auditeurs ou les époques, le récit varie. J’ai aussi aimé certains mots, les « mots empennés », par exemple, qui m’ont intriguée longtemps avant que je comprenne l’image : le penne fait partie de la flèche. Une flèche bien empennée atteint son but, comme un mot empenné est efficace. Oh la la ! J’ai été surprise aussi de voir qu’un tiers à peu près du récit se déroule alors qu’Ulysse a abordé et qu’il utilise divers subterfuges pour apprendre ce qui se passe et pour, quoique transformé par Athéna, espérer qu’on le reconnaisse. L’odeur n’a pas dû changer puisque le chien le reconnait… Sur les questions que l’une ou l’autre se pose et sur les personnages, voici des idées personnelles : à propos de ce qu’Homère voulait enseigner aux Grecs, aucune idée… Par contre, à propos des personnages, je me suis dit que les classes sociales étaient bien marquées : les Dieux font ce qu’ils veulent, soutiennent ou punissent les hommes comme ils veulent, mais, chez ceux-ci, il y a les nobles (ou les chefs) et les autres, et on ne change pas de rôle. Ulysse a bien profité de son voyage, je le trouve assez hypocrite pour à la fois pleurer de bonheur d’être rentré et avoir goûté tous les plaisirs de l’aventure… Il est aussi calculateur et avide de richesses, mais il est courageux et il a fait le voyage. Pénélope, la femme, c’est la sédentaire coincée au foyer, je suis d’accord avec Alberte. Pas d’autre possibilité ! Par rapport à notre thème de l’année, pour moi, une circonstance crée une possibilité dont un homme aventureux, désireux de comprendre le monde, va s’emparer et qui fera de lui un autre être. Il ne cherche pas à maîtriser complètement les éléments, il se laisse porter. Pour finir, avec mes excuses pour avoir été si longue, je ne regrette pas de vous avoir proposé ce livre, ni qu’il ait été choisi et que l’on démarre avec !
Quel voyage ! A travers le temps de ma vie tout d’abord. J’avais lu l’Odyssée au lycée et j’ai retrouvé mille souvenirs de ce temps . De beaux souvenirs. Il est ainsi de certains livres qui restent des marqueurs de nos années ! Mais c’est bien sûr le temps de l’Odyssée qui nous intéresse, ce récit des voyages de Télémaque puis d’Ulysse, ces multiples détails oubliés et retrouvés avec plaisir, ces personnages fabuleux (Il y aurait tant à dire de Pénélope ou d’Hélène par exemple!). Incroyable, comme la vie foisonne dans ces pages : manger, boire, séduire, raconter, chanter, danser, rencontrer des êtres fascinant ou monstrueux. Mais quel tourbillon ! Ulysse, le rusé ! Un héros qui goûte à toutes les facettes de cette vie, qui sait « passer » dans les situations les plus difficiles et jouir des plus délicieuses ! Mais puisque notre thème, cette année est celui de la déambulation, je vais plutôt m’arrêter sur celle-ci dans l’Odyssée. Comment imaginer qu’un jour Ulysse ait pu être stable, arrêté dans un lieu ? Il n’est présenté qu‘en mouvement, qu’en découvertes. Le voyage semble chez lui la mesure du temps de la vie avant la mort. Ses voyages nous permettent de le suivre sur des terres diverses mais aussi parmi des femmes et hommes si différents. Dans ce mouvement, cette précipitation d’Ulysse (même s’il reste de longs mois avec Calypso ou Circé) il y a la découverte du monde, les rencontres avec l’autre. Il y a la multiplication des situations, le risque, le repos, le départ sans cesse. Même revenu près de Pénélope, Ulysse annonce son prochain départ. Le voyage de l’Odyssée qui a pour objectif, le retour à Ithaque, permet à Ulysse, me semble-t-il de grandir comme héros, de connaître et traverser des épreuves qui en font un homme capable d’affronter le monde des morts. Le voyage comme hymne à la vie, plein de la vie face à l’espace fade et fermé de la mort ?
Et bé!!! Je ne lis vos commentaires qu'après avoir moi même écrit le mien pour rester sur mes propres impressions. Et là, je reste impressionée par vos dires!!! Quelle enjoie, en ce début d'année dans vos écrits, c'est un bonheur! J'ai bien aimé, Claire ta remarque entre mediterrannée d'homère et mediterrannée des migrants, de l'épopée au drame. Pour Pénélope, (on continue le passé/présent?), certes elle est coincée dans son palais, mais quelle intelligence et quelle liberté d'esprit pour éviter les prétendants puis ne pas se précipiter dans les bras de cet homme qui a quand même refusé l'immortalité pour la retrouver. Pénélope et Ulysse ne sont ils pas les deux facettes de la vie: mouvement et calme;découvertes et sérénité. Je sais bien que l'on a toujours fait apparaître comme plus valorisant le mouvement associé aux hommmes mais la sagesse que possède pénélope me paraît aussi bien attrayante.Finalement l'alternance des deux positions me semble une belle définition de la vie.
Et si Penelope et Ulysse étaient les deux parties de nous même ?La nature humaine nous fait balader et découvrir de multiples plaisirs qui ponctuent le temps qui passe ? Nous vagabonds ici et là dans une vie mais nous avons besoin de notre point d'encrage et de savoir que nous pourrons le retrouver car il est le support de notre déambulation car sinon nous pourrions "perdre la tête "!..Avec tous ces plaisirs et rencontres diverses tour à tour charmantes ou terrifiantes.Et alors nous pouvons tout à fait nous identifier à Ulysse en adaptant cette construction qui donne un retour à la femme-mere qui pourrait être construite autrement si ce texte n'était pas d'une époque où les hommes sont la référence mais qui pour ma part me convient assez car il y a la double fonction masculin-feminin qui nous constitue tous écrite simplement dans un autre ordre pour les femmes... Et si Ulysse était une femme qu'aurait -il fait ?!!
J'adore l'interprétation d'Alberte, et toutes vos réflexions, mais moi je lis la version non adaptée, la dure de dure, et j'ai pas fini (presque, quand même, j'en suis au chant XXI !) et, vu le nombre de commentaires, j'ai décidé de vous lire et je me régale en vous lisant. Ça va être difficile de trouver quelque chose d'intéressant à dire après vous amies au long cours... ça démarre très fort cette année, et c'est réjouissant.
C’était une très bonne idée de démarrer par ça. Lecture exotique, d’un autre temps, pas si difficile que cela, et qui m’a laissée l’impression d’un très beau poème, plein de verve, de vivacité, d’ironie, très visuel. Je comprends que ce texte soit intemporel, et le fait qu’il ait été écrit il y a des siècles m’émeut beaucoup. J’ai bien aimé le rythme des chants, les histoires dans l’histoire (et cela m’a fait penser au livre de Potocki : « le manuscrit perdu de Saragosse »), le rôle fondamental de la narration, du récit qu’on fait aux autres. Cette époque où la parole est l’essentiel. Tout le monde sait bien parler, même les servantes. J’ai noté l’importance des rituels dans les rapports entre les gens (en particulier avant de discuter, il faut d’abord boire et manger à satiété – qu’est-ce qu’ils mangent comme viande !), la stabilité de cette société d’éleveurs où les serviteurs sont toujours zélés et empressés, et en contre poids, les incertitudes du voyage sur mer et sur terre (tous ces peuples qui peuvent être hostiles ou amicaux), la souplesse du monde entre vivants et morts (j’ai trouvé magnifique le chant XI qui se passe chez Hadès, et aussi le passage chez les morts au dernier chant), entre dieux immortels et mortels. Je me suis amusée des mensonges d’Ulysse dits « en toute vérité » et de ce jeune Télémaque qui ne m’a pas paru très malin, des rôles de Zeus et du méchant Poséidon qui veut venger son fils. La rencontre entre Pénélope et son divin époux est enthousiasmante, pleine de rebondissements. Homère a un grand sens de la dramaturgie (le massacre des prétendants est exemplaire dans ce sens). Bref, un grand plaisir.
5 février, jour tempétueux en Bretagne. Une poulette en céramique cachée dans le jasmin en pot m’encourage depuis la terrasse. L’olivier résiste aux rafales de vent, le bateau girouette tournoie follement et tous me rappellent : alors, cette odyssée ? Soyons claire : maintes fois j’ai voulu embarquer, mal préparée les flots m’ont ramenée, trempée et déçue, prompte à laisser les invectives franchir la barrière des dents, car je vous le dis. Morphée est redoutable. Et aussi, sans doute n’avais-je point armé mon cœur de cette audace défiant l’adversité. Ah, les mots d’Athéné encourageant Télémaque avec la voix de Mentor… (Chant 2). Que n’avais je une Athéné pour me guider ! Sur la 4ème de couverture de l’édition garnier flammarion de 1968 (si,si…), l’engage de Péguy me paralysait. « Rien n’est aussi pur qu’Homère… C’est le plus grand. C’est le plus vieux. C’est le patron. C’est le père. Il est le maitre de tout. Et notamment il est le maitre de tout ce qu’il y a eu de plus grand dans le monde, qui est le familier. » Argh. Voilà que j’allais tenter de lire, comprendre, déambuler avec le père, le maitre, le patron. Non merci, ai-je poliment tenté d’esquiver, dans un subtil jeu de piste de moi avec moi même. Mais enfin, le rusé Ulysse m’a inspirée. Où que se cache ma Calypso personnelle, je devais bien trouver bois susceptible de m’aider à construire quelque embarcation. J’ai ouvert le manuscrit au hasard : chant 7, Ulysse, arrive à la cour d’Alcinoos, et tout étranger et inconnu qu’il se présente d'abord, bien le recevoir importe plus que tout. J’ai gouté les mots et les scansions comme le festin servi à Ulysse, j’ai admiré le palais et les jardins abondants et m’y suis reposée, retenu les usages de ce peuple bien hospitalier, révé d’Agoras 2017 où nous relirions Homère… Et j’ai embarqué. Par après-midi entiers, tisanes et fruits secs à mes côtés. Laissant le courant me conduire, non pas de façon fluide et régulière témoignant d’un cheminement évident ; mais un peu au hasard dans le récit, faisant escale ici ou là, ressortant mappemonde antique, notant des mots inconnus, mais toujours reprenant avec Ulysse ou Télémaque chemin de terre ou de mer pour comprendre le retour. Ce jour, je ne suis pas arrivée au terme du périple. Mais celui-ci m’enseigne bien plus que je ne pensais. Et je remercie Odile, oh 1ere muse 2017, et chacune de vous pour m’avoir incitée à tenter sans fléchir de trouver inspiration, organisation dans ce voyage au long cours que je poursuivrai sitôt cet écrit à vous transmis.
Que ce que tu écris fait partie de la belle langue ! Puissions-nous être chacune porteuses de ce cadeau.Mais bien que bercée par les vers d'Homère, je crains hélas de n'avoir pas atteint l'expérience de ce miracle . Pourtant j'ai enfin touché terre avec le bel Ulysse et j'ai pu assister au massacre des prétendants et aux retrouvailles des époux.Commej'ai suivi tous ces rebondissements, surprise de poser mon livre avec difficulté quand je devais m'interrompre, et retrouvant ce phénomène qui est la marque des meilleurs livres, qui fait que je pouvais penser par moment à ce pays du bel Ulysse,comme si je venais seulement de le quitter et pressée de le retrouver bientôt ! Ce pays qui s'étend bien au delà de l'île d'Itaque, puisqu'il recouvre la mer immense et l'Olympe et s'y rencontrent aussi bien des hommes que des dieux qu'ils soient dieux ou seulement dieux à demi.J'ai appris à sourire en pensant à l'Aurore aux doigts de roses, aussi bien qu'au porcher Eumee ou la triste Penelope qui ne cesse d'attendre son homme pendant vingt ans ,si ce n'est de chercher un autre homme fusse-il partie de ces goinfres vulgaires qui ne cessaient de banqueter.Je n'ai cessé d'attendre de retourner à cette histoire qui je dois le reconnaître etait parfois épuisante quand il fallait sans cesse revoguer après moultes aventures et banquets de retrouvailles ou autres festivités des hôtes du moment.Mais quand l'île espérée fut proche ainsi que Penelope que le suspense est fort!...Et émouvantes les retrouvailles !..Mon côté"fleur-bleue"en a eu pour les efforts qu'avaient suscité s le voyage.Oui cette lecture est une belle expérience !
merci à vous ... Vous dirais je aussi que dans ma besace de ce mois premier, aussi cette belle amitié de femmes découvreuses de fossiles sur une plage anglaise de Lyme... et aussi le joli chant de claire laurent de La tête à l'Ouest "ne pas se laisser taire"... Les filles d'Ulysse par la verve, l'esprit, l'incapacité à renoncer me sont plus que douces à cotoyer .
Marie-Anne, tu en dis trop ou pas assez. Je cherche en vain les références dont tu parles.... Tu peux préciser ? merci et la tempête est-elle passée ou une autre a-t-elle renchérit sur la première ? Bonne journée à toi.
oui, trop d'ellipses! voici les références groupe chorale de rennes "la tête à l'est", dont dans dernier album "ne pas s'laisser taire", ce joli texte de claire laurent. Comme il n'est pas facile à trouver, je joins le texte par ailleurs dans "bavardages" Et "prodigieuses créatures" de Tracy Chevalier, folio5267... Des bizzz
Voyageuses, que vos commentaires sont éloquents...et je peine à écrire quelques mots...Le voyage à travers les chants ne fut pas aisé...et j'ai vogué à travers certains chapitres en laissant d'autres au loin...A cette seconde lecture, je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait enchanté la première fois...Plus jeune peut être et encore porté par mes études classiques. Dans l'édition trouvée, une longue introduction sur le texte qui m'a passionné, expliquant la construction du texte, les passages ajoutés beaucoup plus tardivement, l'histoire de ce héros et du panthéon grec... Bref, un voyage difficile et houleux...
Et bien les filles quelle verve, quel verbe, quelle poésie ! Odile a donné le ton et vos commentaires sont un vrai régal. Votre lecture d’Ulysse m’enchante et jamais livre n’avait, je crois, suscité des commentaires aussi beaux dans notre club de pisteuses. Vous vous êtes Homérisées et c’est touchant (Pierre Bergougnoux a dit cette jolie phrase : Nous sommes les enfants d’Homère) Cet Ulysse vous transporte et vous lisant je me suis laissée embarquer aussi même si je suis toujours la bonne dernière car je peine à trouver le temps... C’est dans l’édition Flammarion de Médéric Dufour et Jeanne Raison que j’ai mis les voiles. Je me suis bien amusée avec cet ancêtre des super héros, il a la force, le courage, l’intelligence et la ruse, mais sans super pouvoirs. Il est humain, un humain résistant et exceptionnel mais humain sans facultés hors du commun. Bon certes il a la chance d’avoir de temps en temps un coup de pouce des dieux. Je me suis sentie embarquée comme dans l’enfance par ce héros au courage impressionnant , testostéroné à souhait luttant contre des adversaires en guerrier infatigable (pendant que sa femme l’attend !) Je me suis amusée en imaginant les lotophages s’enivrer de fleurs de lotus «fruit si doux qu'il faisait oublier aux étrangers leur patrie». et le chant sur le cyclope m’a enchantée (!), j’ai été impressionnée par la scène de l’œil crevé et par cette ruse avec les moutons à laquelle je ne pensais plus et que j’ai raconté tant et tant de fois à mes enfants qui avaient une passion pour cette histoire. Ah oui et se faire appeler Personne, simple mais tellement génial... Pénélope femme fidèle, épouse modèle ? mais j’ai trouvé ça: Des traditions posthomériques veulent au contraire que Pénélope ait cédé à ses cent vingt-neuf prétendants et qu'elle en ait conçu le dieu Pan. Ou encore, selon Pausanias notamment, Ulysse à son retour l'aurait bannie parce qu'elle lui aurait été infidèle, et elle serait allée mourir à Mantinée.
Que Pénélope résiste (ou pas) en tout cas elle a aussi une bonne dose de ruse.
Je suis allée écouté ça, et ça m’enchante aussi (décidément beaucoup d’enchantement !!) :
https://www.youtube.com/watch?v=wSNt1tdiJOg
Je me suis aussi demandé pourquoi il mettait autant d’énergie à rentrer alors que mille fois il pourrait être tenté de rester et finalement je crois que même si c’est un grand amoureux c’est surtout un homme qui aime par dessus tout sa patrie et ses parents (comme il le dit lui même) Grâce à ce guerrier grec j’ai appris de nouveaux mots : tolets/bouline/héraut/phorminx et j’ai souri à chaque évocation de l’aurore aux belles boucles ou de l’aurore aux doigts de rose (qui vous a marqué aussi) Ulysse a du courage et de l’intelligence et c’est ce qui lui permet de rester vivant (il y a tout de même un nombre de morts impressionnant)mais il a aussi certaines faiblesses humaines qui contraste avec ce statut de héros et qui rendent sa déambulation toujours aussi fascinante.
Ah , merci pour cette chanson que je ne connaissais pas... j'adore cette hésitation sur cette ""vertu" dont il est permis de douter... enfin seule pénélope sait
Dans mon commentaire de l’Odyssée, je n’avais pas écrit l’essentiel de ma pensée, je ne m’en étais pas donné le droit dans la mesure où je n’avais lu qu’une version simplifiée. Mais après en avoir parlé avec Evelyne, à l’Arbre au Mont, j’ai pensé qu’il fallait que j’en dise davantage. Quand on dit que notre civilisation occidentale trouve ses racines chez les grecs et plus tard chez les romains, immédiatement je me dis que l’Odyssée est un ouvrage de référence pour notre civilisation. En lisant cette histoire d’Ulysse je n’ai cessé de me demander qu’est-ce qui dans ce texte avait laissé des traces dans notre civilisation. Je n’ai pas trop de réponse. J’espérais que vous vous liriez ce texte sous cet angle là. D’autre part, moi, il me semble que ce texte définit tout un tas de règles de bonne conduite de l’homme avec les dieux, des rites religieux, autrement dit il me semble qu’on est devant un texte religieux. Voila pourquoi j’imagine, les enfants grecs de l’époque d’Homère, apprenaient par cœur les vers de l’Iliade et l’Odyssée. Et tout ce polythéisme. Cette multitude de dieux. Tous ces demi-dieux… Incroyable que les hommes aient imaginé des êtres pareilles ! Je suis vraiment perplexe devant une telle imagination !
Hé ! Ho ! Moussaillons !
RépondreSupprimerOh ! Vaillantes camarades de croisières ! Toi, la campagnarde limousine des arbres et des monts, toi la bretonne bretonnante des contrées des débuts de l’Ouest, et puis une plus récente mais non moins valeureuse passagère de l’Ouest, vous, les Dijonnaises du comté de Bourgogne, celle à tête de reine, la blonde co-équipière aux mots rares et précieux, la fugitive retrouvée, celle des hauteurs dijonnaises, et puis aussi, du côté des pays de porcelaine, la brune enflammée et notre petite dernière qui ménage le port d’attache en Méditerranée, vaillantes camarades, lisez, lisons , ramez, ramons vers la Méditerranée qui nous attend… comme Ulysse, après un long voyage…
Merci Odile ,très belle introduction pour nos lectures de 2017.Note gaie , enflammée ,voyageuse.Bonne année à nous toutes sur ce beau radeau des pisteuses.Bisous Anny
RépondreSupprimerQuelque soit la couleur de notre embarcation et la forme de l’œil dessiné sur sa proue, j'espère que nous arriverons toutes à bon port.
RépondreSupprimerJe suis charmée par le frontispice de l'édition qu'a trouvée Claire et la précision de l'adresse de l'éditeur : une veuve dont l'enseigne se situe "sous le second perron de la Sainte Chapelle".
Pas moins que ça !
Revenons à Mare Nostrum. En bonne élève, j'ai pondu un commentaire. Je le livre à votre sagacité.
J'ai lu l'Odyssée dans une version traduite et adaptée de Michel Woronoff.
Avec un grand plaisir et quelques étonnements agréables.
J’ai compris au fil de ma lecture qu’il me manquait beaucoup d’éléments de cette légende pour prétendre la connaître.
J’ai donc découvert une Pénélope plus craintive que prévu ; un Ulysse aux traits de caractères bien définis, en particulier le fait qu’il soit raconteur d’histoires, menteur sans vergogne quand ça l’arrange, rusé, habile. Aujourd’hui il ne serait pas très bien vu il me semble (quoique des menteurs, il y en a pas mal ! mais il ne s’en ventent pas !), mais dans l’Odyssée cela fait partie de sa stature de héros, de stratège, cela donne l’occasion à Homère de broder indéfiniment du texte, de l’épopée et pour moi, cela a résonné comme de l’humour.
J’ai donc apprécié à la fois l’épopée proprement dite, le suspend qu’elle contient, la manière dont Homère construit, enchaîne cette succession d’aventures, la précision des détails de tous ordres qui rendent le texte très vivant, très visuel même.
J’ai aimé aussi, en parallèle, ce qui se passe dans le panthéon, les rivalités, les arrangements ou pas entre dieux et déesses, cette vie qui se déroule à l’insu des humains mais sur laquelle ils comptent quand même pour arranger leurs propres affaires.
J'ai été touchée par les retrouvailles assez tendues entre Pénélope et Ulysse. Je trouve ce moment du récit très réaliste. Pénélope qui, alors même qu’elle n’attendait que ça, se trouve incapable d’un élan amoureux. Comme si ça arrivait trop tard.
Et touchée autrement par les retrouvailles avec Laërte dans ce verger sublime.
Bon, en terme de déambulation on est servi et même, pour ma part, cela est questionnant.
Comment se fait-il (si ce n’est pour les besoins de l’histoire bien sûr) que cet homme, habitué à toutes les ruses, mette tant de temps à rentrer chez lui ? Pour moi, il y a du boulot pour Freud dans c’t’affaire-là.
Et pourquoi, sitôt rentré, répond-il à l’injonction d’une nouvelle épreuve, un peu tirée par les cheveux faut dire, pour avoir l’excuse de repartir ?
Enfin, peut-être qu’Homère prévoyait d’écrire l’Odyssée II mais qu’il n’en a pas eu le temps…
Dommage !
Hola les amies ! Comment avez-vous fait pour avoir terminé votre lecture ! J'en suis à la page260 et je vogue, vogue !..Mais il y a toujours une deese qui m'en veut et je me mets à dormir au mauvais moment puis je dois ensuite montrer mon amitié au dominant du coin,et ce sont cadeaux précieux échangés, repas gastronomiques et autres agapes qui n'en finissent plus et quand la charmante aux doigts de rose colore le ciel je n'ai pas encore pris le large et quand la route est prise enfin voilà qu'un vilain nuage se fâche pour nous signifier l'agacement du dieu Poséidon qui met le bateau en danger !.. Alors vous saisirez que je suis loin d'être arrivée... Sans parler qu'à mon arrivée la belle Penelope sera à délivrer de ses prétendants ... Bien sur il y a la solution de faire comme certaines qui ont trouvé une version abrégée que j'ai lue quand j'entrais au collège mais je ne voudrais pas abaisser le niveau de votre noble compagnie,qui penserait que je ne suis plus à sa hauteur comme a su l'évoquer la courageuse qui a été la première à ouvrir ce débat... Alors je vous prie de bien vouloir m'excuser mais je ne pourrai pas pour l'instant vous en dire plus.
RépondreSupprimerJe n’ai pas lu La grande épopée, je ne lis ni n’entends le grec … J’ai lu en diagonale le Prologue, dans la traduction de Jacottet… j’ai feuilleté le pavé, sans enthousiasme… la classe de 6ème ratée remontait à la surface… pas envie de retourner au collège… Il y avait bien ces vers de Du Bellay qui revenaient « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage….Quand reverrai-je hélas de mon petit village fumer la cheminée» …mais ces vers-là, ceux d’Homère ne me donnaient vraiment pas envie. J’ai donc laissé tomber.
RépondreSupprimerPuis par fidélité à notre club, je me suis décidée à aller chercher un texte facilement lisible pour moi. J’ai lu avec intérêt une adaptation d’Homère par Martine Laffon, destinée aux enfants, intitulée « Ulysse et l’Odyssée »… Parallèlement je me suis instruite, en écoutant sur mon ordinateur des cours de profs du Collège de France ou d’experts de la littérature grecque. Très intéressant. Je perçois un peu ce qu’est cette religion grecque, la mythologie grecque, la fonction du Poète dans la société grecque, les grands mythes transmis par la tradition orale, que les enfants apprenaient et récitaient dès leur plus tendre enfance. Et hier je suis retournée vers la traduction de Jacottet. Je me suis aperçue que le texte était devenu plus « intelligible » pour moi qu’il y a un mois. J’ai ressenti une certaine poésie, près du vieil Ulysse, assise au bord de la falaise à regarder l’horizon, et à me remémorer des grands moments de ma vie. Je pourrais probablement le lire maintenant.
Mais sur le fond je m’interroge sur ce qu’Homère veut dire, voulait faire passer, là dans cette histoire d’un roi guerrier, qui rentre chez lui par la mer, traversant de multiples péripéties après 20 ans d’absence. Quels sont les grands enseignements que les grecs de son époque devaient en tirer ? J’attends vos éclairages. Car moi, aujourd’hui en lisant l’histoire d’Ulysse, je pensais à ces héros qui rentraient chez eux après 43 jours d’absence, en ayant fait le tour du monde… ou bien à ceux qui sombrent dans la Méditerranée tous les jours, en fuyant leur mère patrie, et en cherchant des côtes hospitalières, et qui tombent de Charybde en Scylla…alors que sur leur frêle embarcation, ils faisaient les rêves les plus fous, le soir, sur la mer violette… et aucun dieu ne vient à leur secours !
Je décide d'arrêter là ma lecture car je n'aurai pas terminé pour ce mois de Janvier.Mais je trouve qu'il faut le lire peu à peu car oui,il y a des répetitions et c'est assez long.Pour ma part ce n'est pas le nombre de pages mais la construction qui en a fait la longueur.J'ai lu un commentaire qui dit cela : que ce récit n'était pas écrit pour être lu mais pour être chanté a des spectateurs !.. d'ou les répétitions pour que ces derniers ne fatiguent pas trop et puissent s'y retrouver même si l'attention à été distraite un moment.On peut donc en manquer des passages !... Et puis s'ajoute un rythme supplémentaire au récit lui-même scandé en longues et en brèves.On y de ouvre tous les dieux de la mythologie .En sixièmeme j'avais adoré cette découverte .Mais bien sûr on nous l'avait fait en abrégé ! J'ai aimé la traduction de Jean Berard qui respecte le tempo du texte. Impossible de faire un commentaire.Seulement j'ai aimé toutes ces déambulations du bateau et des coeurs.
RépondreSupprimerQuelle aventure ! J'avais pensé à ce texte quand le thème de nos lectures avait été donné mais je n'avais pas osé le faire.Mais bravo à celle qui en a eu le culot car je trouve que c'est une belle introduction pour la suite.
Qu'en à moi, comme claire j'ai eu du mal à rentrer dans cette aventure d"Ulysse ,j'étais épuisée à sa place..Par contre la présence de toutes ses déesses m'a enchanté ,fait rêver.La symobique de l'absence est interressante:absence pourqui?Pourquoi? pour la jouissance des épreuves? Pour se faire mieux aimer encore en rentrant
RépondreSupprimerCela fait réfléchir c'est sur...Et sur la forme heureusement qu'il y avait la version adolescents, plus lisible pour moi .Bisous Anny
Je reviens sur ce blog.
RépondreSupprimerJe me régale à vous lire au fur et à mesure car les choses ne se déroulent pas du tout comme d'habitude.
Il semblerait que l’œuvre ne se laisse pas aborder aussi facilement que certains rivages, mais plutôt manifeste, elle aussi, des écueils, nécessite un cabotage savant et un vrai tempérament de navigateur au long cours par tous les temps.
Il est vrai que j'avais chez moi deux versions dont une aménagée pour des jeunes par un helléniste qui connaissait son Odyssée sur le bout de ses doigts aussi poétiques que ceux, roses, de l'Aurore.
Je n'ai pas longtemps balancé dans mon choix. Je me suis dit : je veux enfin connaître cette histoire d'un bout à l'autre, sans obstacle. Or le texte d'Homère me paraissait trop difficile pour moi. Donc j'ai opté pour la version aménagée.
J'ai sans doute beaucoup perdu en authenticité !
Mais quand je lis certaines d'entre vous...
Il n'empêche, quelque soit nos difficultés, nos détours, nos renoncements, l'envie visible de certaines d'aller aussi loin que possible, tout cela prouve que ce texte a une valeur intrinsèque qui nous subjugue.
Que de questionnements !
Personnellement, je ne me pose pas la question de la résonance de ce texte au temps d'Homère mais bien aujourd'hui. Vers quel dilemme nous conduit-il ? que pensons-nous aujourd'hui de ce retour toujours empêché ?
Moi je le lis comme un manque de volonté d'Ulysse de retrouver le plancher des vaches. Après l'aventure atroce et noble de l’Iliade, cette chaude camaraderie dans les périls, ce goût très fort de l'héroïsme, du dépassement de soi, comment retourner à sa charrue ? Impossible.
Surtout que la suite lui prouvera qu'on peut tout à fait retrouver quelques agréments non négligeables sur la route... La volupté de Calypso, la fraîcheur de Nausicaa, les cadeaux, les bonnes tables...
Pour moi, dans cette lecture, j'ai complètement abandonné l'idée d'une Pénélope chérie de son Ulysse. Ce qu'il aime avant tout cet homme-là c'est l'aventure, voire les dangers ; ça le fait bicher.
Il sait très bien où se trouve Ithaque, il fait tout pour l'éviter.
Pénélope le sait-elle, le sent-elle ? Moi je crois que oui. Mais elle n'est pas en situation de laisser tomber, elle, elle est coincée et je trouve ça triste.
Bon voilà, c'était ma version après Homère. J'ai du culot, je m'en excuse.
Mais fini ou pas, abandonné ou pas, je voudrais vraiment entendre l'écho de chacune. C'est tellement vivant !
A vos claviers, les Véronique, les Catherine, les Marie-Anne, les Odile, les Evelyne, les Nicole.
Dites nous tout.
Bises et courage.
Etait'elle si amoureuse ou si passive cette Pénélope en attendant son Ulysse?
RépondreSupprimerBisous Anny
J’ai laissé l’aurore mâtineuse aux doigts de rose du mois de février apparaître à l’horizon, car le voyage a été long et, comme Ulysse, nourrisson de Zeus, j’ai moi-même fait halte avant de débarquer sur la plage des avis de Pisteurs…
RépondreSupprimerLire L’Odyssée en son intégralité (à l’école je n’ai lu que des extraits) et dans son style original quoique traduit (Louis Bardollet en ce qui me concerne. Aurons-nous autant de traducteurs que de lectrices ?) a été en quelque sorte un voyage initiatique de lectrice. J’ai été d’abord rebutée par le style lyrique et les innombrables digressions et répétitions du récit avant de succomber au charme de ce texte. Ce ne sont pas des chapitres, mais des chants, ce qui a des conséquences sur la construction et le rythme des phrases. Et puis j’ai été amusée, distraite, séduite, tout ensemble par ce texte si abondant en adjectifs qualificatifs et périphrases : c’est tellement surprenant à notre époque et dans la littérature d’aujourd’hui où l’usage de qualificatifs est très mesuré… Il y a aussi cette manière de raconter une histoire qui n’est pas de la raconter en train de se faire mais d’écouter quelqu’un la raconter ou, plutôt, la conter puisque selon les conteurs ou les auditeurs ou les époques, le récit varie. J’ai aussi aimé certains mots, les « mots empennés », par exemple, qui m’ont intriguée longtemps avant que je comprenne l’image : le penne fait partie de la flèche. Une flèche bien empennée atteint son but, comme un mot empenné est efficace. Oh la la !
J’ai été surprise aussi de voir qu’un tiers à peu près du récit se déroule alors qu’Ulysse a abordé et qu’il utilise divers subterfuges pour apprendre ce qui se passe et pour, quoique transformé par Athéna, espérer qu’on le reconnaisse. L’odeur n’a pas dû changer puisque le chien le reconnait…
Sur les questions que l’une ou l’autre se pose et sur les personnages, voici des idées personnelles : à propos de ce qu’Homère voulait enseigner aux Grecs, aucune idée… Par contre, à propos des personnages, je me suis dit que les classes sociales étaient bien marquées : les Dieux font ce qu’ils veulent, soutiennent ou punissent les hommes comme ils veulent, mais, chez ceux-ci, il y a les nobles (ou les chefs) et les autres, et on ne change pas de rôle. Ulysse a bien profité de son voyage, je le trouve assez hypocrite pour à la fois pleurer de bonheur d’être rentré et avoir goûté tous les plaisirs de l’aventure… Il est aussi calculateur et avide de richesses, mais il est courageux et il a fait le voyage. Pénélope, la femme, c’est la sédentaire coincée au foyer, je suis d’accord avec Alberte. Pas d’autre possibilité !
Par rapport à notre thème de l’année, pour moi, une circonstance crée une possibilité dont un homme aventureux, désireux de comprendre le monde, va s’emparer et qui fera de lui un autre être. Il ne cherche pas à maîtriser complètement les éléments, il se laisse porter.
Pour finir, avec mes excuses pour avoir été si longue, je ne regrette pas de vous avoir proposé ce livre, ni qu’il ait été choisi et que l’on démarre avec !
Quel voyage !
RépondreSupprimerA travers le temps de ma vie tout d’abord. J’avais lu l’Odyssée au lycée et j’ai retrouvé mille souvenirs de ce temps . De beaux souvenirs.
Il est ainsi de certains livres qui restent des marqueurs de nos années !
Mais c’est bien sûr le temps de l’Odyssée qui nous intéresse, ce récit des voyages de Télémaque puis d’Ulysse, ces multiples détails oubliés et retrouvés avec plaisir, ces personnages fabuleux
(Il y aurait tant à dire de Pénélope ou d’Hélène par exemple!).
Incroyable, comme la vie foisonne dans ces pages : manger, boire, séduire, raconter, chanter, danser, rencontrer des êtres fascinant ou monstrueux. Mais quel tourbillon !
Ulysse, le rusé ! Un héros qui goûte à toutes les facettes de cette vie, qui sait « passer » dans les situations les plus difficiles et jouir des plus délicieuses !
Mais puisque notre thème, cette année est celui de la déambulation, je vais plutôt m’arrêter sur celle-ci dans l’Odyssée.
Comment imaginer qu’un jour Ulysse ait pu être stable, arrêté dans un lieu ? Il n’est présenté qu‘en mouvement, qu’en découvertes. Le voyage semble chez lui la mesure du temps de la vie avant la mort.
Ses voyages nous permettent de le suivre sur des terres diverses mais aussi parmi des femmes et hommes si différents.
Dans ce mouvement, cette précipitation d’Ulysse (même s’il reste de longs mois avec Calypso ou Circé) il y a la découverte du monde, les rencontres avec l’autre. Il y a la multiplication des situations, le risque, le repos, le départ sans cesse. Même revenu près de Pénélope, Ulysse annonce son prochain départ.
Le voyage de l’Odyssée qui a pour objectif, le retour à Ithaque, permet à Ulysse, me semble-t-il de grandir comme héros, de connaître et traverser des épreuves qui en font un homme capable d’affronter le monde des morts.
Le voyage comme hymne à la vie, plein de la vie face à l’espace fade et fermé de la mort ?
Et bé!!!
RépondreSupprimerJe ne lis vos commentaires qu'après avoir moi même écrit le mien pour rester sur mes propres impressions.
Et là, je reste impressionée par vos dires!!!
Quelle enjoie, en ce début d'année dans vos écrits, c'est un bonheur!
J'ai bien aimé, Claire ta remarque entre mediterrannée d'homère et mediterrannée des migrants, de l'épopée au drame.
Pour Pénélope, (on continue le passé/présent?), certes elle est coincée dans son palais, mais quelle intelligence et quelle liberté d'esprit pour éviter les prétendants puis ne pas se précipiter dans les bras de cet homme qui a quand même refusé l'immortalité pour la retrouver.
Pénélope et Ulysse ne sont ils pas les deux facettes de la vie: mouvement et calme;découvertes et sérénité.
Je sais bien que l'on a toujours fait apparaître comme plus valorisant le mouvement associé aux hommmes mais la sagesse que possède pénélope me paraît aussi bien attrayante.Finalement l'alternance des deux positions me semble une belle définition de la vie.
Et si Penelope et Ulysse étaient les deux parties de nous même ?La nature humaine nous fait balader et découvrir de multiples plaisirs qui ponctuent le temps qui passe ? Nous vagabonds ici et là dans une vie mais nous avons besoin de notre point d'encrage et de savoir que nous pourrons le retrouver car il est le support de notre déambulation car sinon nous pourrions "perdre la tête "!..Avec tous ces plaisirs et rencontres diverses tour à tour charmantes ou terrifiantes.Et alors nous pouvons tout à fait nous identifier à Ulysse en adaptant cette construction qui donne un retour à la femme-mere qui pourrait être construite autrement si ce texte n'était pas d'une époque où les hommes sont la référence mais qui pour ma part me convient assez car il y a la double fonction masculin-feminin qui nous constitue tous écrite simplement dans un autre ordre pour les femmes... Et si Ulysse était une femme qu'aurait -il fait ?!!
RépondreSupprimerJ'adore l'interprétation d'Alberte, et toutes vos réflexions, mais moi je lis la version non adaptée, la dure de dure, et j'ai pas fini (presque, quand même, j'en suis au chant XXI !) et, vu le nombre de commentaires, j'ai décidé de vous lire et je me régale en vous lisant. Ça va être difficile de trouver quelque chose d'intéressant à dire après vous amies au long cours... ça démarre très fort cette année, et c'est réjouissant.
RépondreSupprimerC’était une très bonne idée de démarrer par ça. Lecture exotique, d’un autre temps, pas si difficile que cela, et qui m’a laissée l’impression d’un très beau poème, plein de verve, de vivacité, d’ironie, très visuel. Je comprends que ce texte soit intemporel, et le fait qu’il ait été écrit il y a des siècles m’émeut beaucoup.
RépondreSupprimerJ’ai bien aimé le rythme des chants, les histoires dans l’histoire (et cela m’a fait penser au livre de Potocki : « le manuscrit perdu de Saragosse »), le rôle fondamental de la narration, du récit qu’on fait aux autres. Cette époque où la parole est l’essentiel. Tout le monde sait bien parler, même les servantes.
J’ai noté l’importance des rituels dans les rapports entre les gens (en particulier avant de discuter, il faut d’abord boire et manger à satiété – qu’est-ce qu’ils mangent comme viande !), la stabilité de cette société d’éleveurs où les serviteurs sont toujours zélés et empressés, et en contre poids, les incertitudes du voyage sur mer et sur terre (tous ces peuples qui peuvent être hostiles ou amicaux), la souplesse du monde entre vivants et morts (j’ai trouvé magnifique le chant XI qui se passe chez Hadès, et aussi le passage chez les morts au dernier chant), entre dieux immortels et mortels.
Je me suis amusée des mensonges d’Ulysse dits « en toute vérité » et de ce jeune Télémaque qui ne m’a pas paru très malin, des rôles de Zeus et du méchant Poséidon qui veut venger son fils. La rencontre entre Pénélope et son divin époux est enthousiasmante, pleine de rebondissements. Homère a un grand sens de la dramaturgie (le massacre des prétendants est exemplaire dans ce sens).
Bref, un grand plaisir.
5 février, jour tempétueux en Bretagne. Une poulette en céramique cachée dans le jasmin en pot m’encourage depuis la terrasse. L’olivier résiste aux rafales de vent, le bateau girouette tournoie follement et tous me rappellent : alors, cette odyssée ?
RépondreSupprimerSoyons claire : maintes fois j’ai voulu embarquer, mal préparée les flots m’ont ramenée, trempée et déçue, prompte à laisser les invectives franchir la barrière des dents, car je vous le dis. Morphée est redoutable. Et aussi, sans doute n’avais-je point armé mon cœur de cette audace défiant l’adversité. Ah, les mots d’Athéné encourageant Télémaque avec la voix de Mentor… (Chant 2). Que n’avais je une Athéné pour me guider !
Sur la 4ème de couverture de l’édition garnier flammarion de 1968 (si,si…), l’engage de Péguy me paralysait. « Rien n’est aussi pur qu’Homère… C’est le plus grand. C’est le plus vieux. C’est le patron. C’est le père. Il est le maitre de tout. Et notamment il est le maitre de tout ce qu’il y a eu de plus grand dans le monde, qui est le familier. » Argh. Voilà que j’allais tenter de lire, comprendre, déambuler avec le père, le maitre, le patron. Non merci, ai-je poliment tenté d’esquiver, dans un subtil jeu de piste de moi avec moi même.
Mais enfin, le rusé Ulysse m’a inspirée. Où que se cache ma Calypso personnelle, je devais bien trouver bois susceptible de m’aider à construire quelque embarcation.
J’ai ouvert le manuscrit au hasard : chant 7, Ulysse, arrive à la cour d’Alcinoos, et tout étranger et inconnu qu’il se présente d'abord, bien le recevoir importe plus que tout. J’ai gouté les mots et les scansions comme le festin servi à Ulysse, j’ai admiré le palais et les jardins abondants et m’y suis reposée, retenu les usages de ce peuple bien hospitalier, révé d’Agoras 2017 où nous relirions Homère…
Et j’ai embarqué. Par après-midi entiers, tisanes et fruits secs à mes côtés. Laissant le courant me conduire, non pas de façon fluide et régulière témoignant d’un cheminement évident ; mais un peu au hasard dans le récit, faisant escale ici ou là, ressortant mappemonde antique, notant des mots inconnus, mais toujours reprenant avec Ulysse ou Télémaque chemin de terre ou de mer pour comprendre le retour.
Ce jour, je ne suis pas arrivée au terme du périple. Mais celui-ci m’enseigne bien plus que je ne pensais. Et je remercie Odile, oh 1ere muse 2017, et chacune de vous pour m’avoir incitée à tenter sans fléchir de trouver inspiration, organisation dans ce voyage au long cours que je poursuivrai sitôt cet écrit à vous transmis.
Merci à toi, valeureuse passagère de l'Ouest tempétueux, ta parole ailée a franchi la barrière de tes dents pour notre grand bonheur
SupprimerQue ce que tu écris fait partie de la belle langue ! Puissions-nous être chacune porteuses de ce cadeau.Mais bien que bercée par les vers d'Homère, je crains hélas de n'avoir pas atteint l'expérience de ce
RépondreSupprimermiracle . Pourtant j'ai enfin touché terre avec le bel Ulysse et j'ai pu assister au massacre des prétendants et aux retrouvailles des époux.Commej'ai suivi tous ces rebondissements, surprise de poser mon livre avec difficulté quand je devais m'interrompre, et retrouvant ce phénomène qui est la marque des meilleurs livres, qui fait que je pouvais penser par moment à ce pays du bel Ulysse,comme si je venais seulement de le quitter et pressée de le retrouver bientôt ! Ce pays qui s'étend bien au delà de l'île d'Itaque, puisqu'il recouvre la mer immense et l'Olympe et s'y rencontrent aussi bien des hommes que des dieux qu'ils soient dieux ou seulement dieux à demi.J'ai appris à sourire en pensant à l'Aurore aux doigts de roses, aussi bien qu'au porcher Eumee ou la triste Penelope qui ne cesse d'attendre son homme pendant vingt ans ,si ce n'est de chercher un autre homme fusse-il partie de ces goinfres vulgaires qui ne cessaient de banqueter.Je n'ai cessé d'attendre de retourner à cette histoire qui je dois le reconnaître etait parfois épuisante quand il fallait sans cesse revoguer après moultes aventures et banquets de retrouvailles ou autres festivités des hôtes du moment.Mais quand l'île espérée fut proche ainsi que Penelope que le suspense est fort!...Et émouvantes les retrouvailles !..Mon côté"fleur-bleue"en a eu pour les efforts qu'avaient suscité s le voyage.Oui cette lecture est une belle expérience !
merci à vous ... Vous dirais je aussi que dans ma besace de ce mois premier, aussi cette belle amitié de femmes découvreuses de fossiles sur une plage anglaise de Lyme... et aussi le joli chant de claire laurent de La tête à l'Ouest "ne pas se laisser taire"... Les filles d'Ulysse par la verve, l'esprit, l'incapacité à renoncer me sont plus que douces à cotoyer .
RépondreSupprimerMarie-Anne, tu en dis trop ou pas assez.
SupprimerJe cherche en vain les références dont tu parles....
Tu peux préciser ? merci
et la tempête est-elle passée ou une autre a-t-elle renchérit sur la première ?
Bonne journée à toi.
oui, trop d'ellipses! voici les références
Supprimergroupe chorale de rennes "la tête à l'est", dont dans dernier album "ne pas s'laisser taire", ce joli texte de claire laurent. Comme il n'est pas facile à trouver, je joins le texte par ailleurs dans "bavardages"
Et "prodigieuses créatures" de Tracy Chevalier, folio5267...
Des bizzz
Voyageuses, que vos commentaires sont éloquents...et je peine à écrire quelques mots...Le voyage à travers les chants ne fut pas aisé...et j'ai vogué à travers certains chapitres en laissant d'autres au loin...A cette seconde lecture, je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait enchanté la première fois...Plus jeune peut être et encore porté par mes études classiques. Dans l'édition trouvée, une longue introduction sur le texte qui m'a passionné, expliquant la construction du texte, les passages ajoutés beaucoup plus tardivement, l'histoire de ce héros et du panthéon grec...
RépondreSupprimerBref, un voyage difficile et houleux...
Peux-tu nous donner Véronique les références de ton édition, ça m'intéresse.
SupprimerEt bien les filles quelle verve, quel verbe, quelle poésie !
RépondreSupprimerOdile a donné le ton et vos commentaires sont un vrai régal. Votre lecture d’Ulysse m’enchante et jamais livre n’avait, je crois, suscité des commentaires aussi beaux dans notre club de pisteuses.
Vous vous êtes Homérisées et c’est touchant (Pierre Bergougnoux a dit cette jolie phrase : Nous sommes les enfants d’Homère)
Cet Ulysse vous transporte et vous lisant je me suis laissée embarquer aussi même si je suis toujours la bonne dernière car je peine à trouver le temps...
C’est dans l’édition Flammarion de Médéric Dufour et Jeanne Raison que j’ai mis les voiles.
Je me suis bien amusée avec cet ancêtre des super héros, il a la force, le courage, l’intelligence et la ruse, mais sans super pouvoirs. Il est humain, un humain résistant et exceptionnel mais humain sans facultés hors du commun. Bon certes il a la chance d’avoir de temps en temps un coup de pouce des dieux.
Je me suis sentie embarquée comme dans l’enfance par ce héros au courage impressionnant , testostéroné à souhait luttant contre des adversaires en guerrier infatigable (pendant que sa femme l’attend !)
Je me suis amusée en imaginant les lotophages s’enivrer de fleurs de lotus «fruit si doux qu'il faisait oublier aux étrangers leur patrie».
et le chant sur le cyclope m’a enchantée (!), j’ai été impressionnée par la scène de l’œil crevé et par cette ruse avec les moutons à laquelle je ne pensais plus et que j’ai raconté tant et tant de fois à mes enfants qui avaient une passion pour cette histoire. Ah oui et se faire appeler Personne, simple mais tellement génial...
Pénélope femme fidèle, épouse modèle ? mais j’ai trouvé ça: Des traditions posthomériques veulent au contraire que Pénélope ait cédé à ses cent vingt-neuf prétendants et qu'elle en ait conçu le dieu Pan. Ou encore, selon Pausanias notamment, Ulysse à son retour l'aurait bannie parce qu'elle lui aurait été infidèle, et elle serait allée mourir à Mantinée.
Que Pénélope résiste (ou pas) en tout cas elle a aussi une bonne dose de ruse.
Je suis allée écouté ça, et ça m’enchante aussi (décidément beaucoup d’enchantement !!) :
https://www.youtube.com/watch?v=wSNt1tdiJOg
Je me suis aussi demandé pourquoi il mettait autant d’énergie à rentrer alors que mille fois il pourrait être tenté de rester et finalement je crois que même si c’est un grand amoureux c’est surtout un homme qui aime par dessus tout sa patrie et ses parents (comme il le dit lui même)
Grâce à ce guerrier grec j’ai appris de nouveaux mots : tolets/bouline/héraut/phorminx et j’ai souri à chaque évocation de l’aurore aux belles boucles ou de l’aurore aux doigts de rose (qui vous a marqué aussi)
Ulysse a du courage et de l’intelligence et c’est ce qui lui permet de rester vivant (il y a tout de même un nombre de morts impressionnant)mais il a aussi certaines faiblesses humaines qui contraste avec ce statut de héros et qui rendent sa déambulation toujours aussi fascinante.
Ah , merci pour cette chanson que je ne connaissais pas... j'adore cette hésitation sur cette ""vertu" dont il est permis de douter... enfin seule pénélope sait
RépondreSupprimerDans mon commentaire de l’Odyssée, je n’avais pas écrit l’essentiel de ma pensée, je ne m’en étais pas donné le droit dans la mesure où je n’avais lu qu’une version simplifiée. Mais après en avoir parlé avec Evelyne, à l’Arbre au Mont, j’ai pensé qu’il fallait que j’en dise davantage.
RépondreSupprimerQuand on dit que notre civilisation occidentale trouve ses racines chez les grecs et plus tard chez les romains, immédiatement je me dis que l’Odyssée est un ouvrage de référence pour notre civilisation. En lisant cette histoire d’Ulysse je n’ai cessé de me demander qu’est-ce qui dans ce texte avait laissé des traces dans notre civilisation. Je n’ai pas trop de réponse. J’espérais que vous vous liriez ce texte sous cet angle là.
D’autre part, moi, il me semble que ce texte définit tout un tas de règles de bonne conduite de l’homme avec les dieux, des rites religieux, autrement dit il me semble qu’on est devant un texte religieux. Voila pourquoi j’imagine, les enfants grecs de l’époque d’Homère, apprenaient par cœur les vers de l’Iliade et l’Odyssée.
Et tout ce polythéisme. Cette multitude de dieux. Tous ces demi-dieux… Incroyable que les hommes aient imaginé des êtres pareilles ! Je suis vraiment perplexe devant une telle imagination !