Ce livre m’a bouleversée, éblouie, subjuguée, hypnotisée je crois. Je me demande si je n’ai jamais été dans un tel état ? L’éminence de sa fin me faisait peur, je la redoutais, car pour la première fois j’envisageais qu’il puisse ne pas y avoir de fin ! Que cette déambulation ne s’achève jamais, avec ses questionnements majeurs et comme ça dans une éternité de pages…
J’ai trouvé qu’avec ce livre on était directement au cœur de l’humain, sans rien d’autre pour lui faire obstacle. Plus de culture et donc de littérature, et à peine de quoi subvenir aux besoins essentiels. C’est fortiche de faire ça. M. Duras m’a parfois aussi donné cette sensation.
Donc qu’est-ce qu’il reste dans ce minimum à peine vital : La bienveillance du père au fils et retour. L’effacement des souvenirs. La nécessité obtuse et bien accrochée de rester en vie, au delà de toutes certitudes, voire de sens. L’émergence de questions idéologiques et l’obligation de choisir un camp, au péril de sa vie. Présence ou absence de Dieu, et son utilité. La notion de chance. Reste-t-on indemne après avoir vu certaines scènes particulièrement perturbantes ? Etc.
Ce que j’ai aimé : Cette capacité à redire toujours la même chose, décrire le même paysage, avec les mêmes mots (cendre, gris, neige, pluie, froid, écume, caddy…) sans jamais lasser le lecteur. L’absence de phraséologie des dialogues : atteindre le cœur de la communication. Parfois on ne sait plus qui parle, le père ou le fils, et cela reste net, sans bavure. La poésie du texte (ce qui nous fait supporter je pense cette histoire âpre), sobre le plus souvent mais traversé de virtuosités inattendues. Etc.
Ce qui m’a laissée songeuse : certains passages, comme des rêves étranges et durs, en dehors du contexte.
J’essaye d’être la plus brève possible pour parler de ce texte, mais en fait, il me hante et je voudrais donner plus de détails, exemplifiés. J’ai hâte d’avoir vos divers sentiments à son propos.
P.S. Dire que j’ai adoré un livre est tout aussi injuste, passionné, subjectif que de dire que j’en ai détesté un autre. Mais je tiens à garder cette spontanéité, sinon ça n’a pas de sens pour moi. Je peux juste essayer de le justifier.
J'appréhendais et en même temps j'étais contente d'avoir à lire ce livre :j'apprendais parce que j'en connaissais la teneur et je n'avais pas pu me risquer à le lire quand il est sorti car ce n'était pas le moment pour moi et j'attendais l'occasion depuis un certain temps qui m'amènerait à entreprendre cette lecture.Et voilà que le blog me le proposais !... j'ai été très contente qu'il soit retenu. Bien sûr on ne sort pas indemne d'une telle lecture.J'ai trouve ça très fort et terrible.Et possible.Cela m'a fait une nouvelle fois me pencher sur la nature humaine : le meilleur et le pire. J'avais très peur de la fin car je ne voyais pas comment il pouvait y avoir une issue.L'auteur en donné une fragile bien sûr.Mais cette mise en scène de la vie au ras du besoin avec l'amour qui fait marcher et continuer ne pouvait pas ne pas ouvrir quelque chose qui poursuivre le chemin.Ce texte est magnifique et je n'ai rien de plus à en dire . Merci pour cette lecture..
je viens de terminer la route. Bouleversée.Il m'a fallu m'accrocher, car tant de désespérance laissait une place bien trop mince au ciel bleu, aux tomates que j'aime regarder pousser, au chat qui se love contre moi, à la facilité d'ouvrir mon frigo. Ce n'est pas un livre du soir, car les errances nocturnes cherchent le chemin à tracer devant le père et l'enfant. loin des bébés rotis, des êtres inhumains enfermant des exilés dans une cave comme d'autres stockeraient des pommes de terre. Loin du froid qui fait grelotter, des terreurs de l'enfant, de la toux du père. de cet océan de plomb, de cette cendre qui envahit tout. C'est un livre qui parle du feu intérieur, des porteurs du feu lumière bonté humanité. De l'amour, des bras qui protègent rassurent contiennent. De ceux-celles qui avaient pensé à préparer des abris riches de tout ce qui manque. Mais les abris ne sont que temporaires, ne sont refuges tant que d'autres "gentils" restent introuvables. L'enfant les trouvent, ou plutôt il a été repéré par eux, qui viennent trop tard pour le père, mais juste à temps pour l'enfant. Livre d'une noirceur absolue pour moi, bien pire que Yerruldelgger. Livre qui s'offre comme un écrin à la seule lumière qui vaille quand tout est perdu : garder en soit l'humanité, de l'amour filial, de la capacité à faire place à l'enfant. Et à son petit camion... Ce livre comme entrée sombre et nécessaire dans l'écriture d'un écrivain inconnu jusqu'alors, merci.
Anny le 14 juin ... Ce livre m'avait été recommandé plusieurs fois ..et ma foi ..les pisteuses ..ça a du bon ..Donc je me lance comme vous prise de terreur devant ce décor si désolant , en noir et blanc.Mais finalement parfois un beau noir car un noir existentiel dans fioritures , primaire , sans concession ni matérielle ni physique .Après lecture je dirais un beau noir comme du Soulages qui reflète l
Désolé l'ordi a plante ! Qui reflète une lumière intérieure extraordinaire de ce père qui ne s'abandonne pas ni n'abandonne son fils Il y a juste l'essentiel : continuer sa route quelque soit les ostacles .Bravo pour ce choix .
Quel livre époustouflant! Impossible de s'en détacher dés les premières pages lues! Et je ne sais si cela est dû à la fascination qu'il exerce ou à la terreur qu'il suscite. Ce duo du père et de son enfant ajoute évidemment à cette contradiction perpétuelle. Tout le long du livre je me suis projetée dans les différentes situations. Comment imaginer une femme qui préfère se tuer plutôt que de faire face aux situations horribles qu'elle sait possibles? Comment imaginer un père entraînant son fils pour échapper à des cannibales! Comment imaginer un garde-manger de femmes et d'hommes et qu'il est même impossible de libérer! Et puis, dans cette crauté, ces moments qui semblent magnifiques( et qui reposent un peu le lecteur!)de la plage et du bateau -victuailles et du bunker hâvre de paix et d'abondance! J'ai eu faim,peur avec eux. J'ai ressenti l'amour du père, l'angoisse de l'enfant comme rarement dans un livre. C'est incroyable comme ce monde désolé, brûlé a pu devenir le mien pendant quelques heures! Par contre je trouve la fin décevante. Difficile de croire à ces "gentils"qui apparaissent soudainement. Cela ne me semblait plus possible après avoir croisé tous ces êtres déshumanisés d'imaginer qu'à part nos deux héros il puisse encore exister d'autres humains...humains!!! Avez vous vu ces images de tornades de cendre au Portugal après le grand incendie? Cela m'a beaucoup impressionné, comme si le livre que je venais de lire se mettait en action!. Quand la fiction est rattrapée par la réalité! Qui a regardé le film? Ca doit être noir,noir.
Un livre impressionnant un coup de poing un chef d’œuvre glaçant par ce qu’il décrit, parce qu'il compile le pire de l’humain et de nos peurs; glaçant par le regard visionnaire de l’auteur sur ce qui pourrait arriver, glaçant parce qu’il parle de nous, parce qu’il décrit froidement, laconiquement des faits tragiques,et barbares. L’auteur est maitre pour créer cette ambiance si particulière, sa manière singulière de traiter les dialogues y a contribué, dialogues sans ponctuation qui nous plongent au cœur de ce duo père-fils poignant mais aussi ces paragraphes courts qui permettent à peine de reprendre son souffle tant on est dedans, avançant avec eux dans cette terrible déambulation. J’ai parfois senti très physiquement les odeurs, le froid, l’effroi, la cendre. Où trouver l’énergie dans une telle situation ? vers quel espoir se tourner ? serai-je comme la mère qui abandonne ou comme ce père qui continue ? Impossible à dire. Ce qui tient ce père épuisé, détruit, souffrant c’est la tendresse pour son fils, son désir sans limite de préserver sa vie et une part de son innocence. J’ai ressenti un amour immense pour cet enfant, je me suis totalement projetée dans ce père protecteur qui serre cette petite vie contre lui. Heureusement que cette fin laisse un espoir même si elle peut paraitre édulcorée. j’ai pensé aux juifs dans les camps qui parfois ont survécu en s’accrochant à de minuscules mais essentiels espoirs j’ai pensé aux réfugiés d’aujourd’hui, à l’énergie qu’ils déploient pour partir vers une vie meilleure, à l’espoir fou de s’en sortir même au milieu du néant, même au risque de leur vie. Une fable universelle dont je retiens ce message : dans le pire, dans la tragédie dans le naufrage pas de choix : il faut croire en l’enfance Je ne veux surtout pas voir le film. Pour ma part ce qui rend supportable un livre comme celui là c’est cette liberté de garder des images intérieures qui n’appartiennent qu’à nous aussi terribles soient telles.
Ce livre m’a bouleversée, éblouie, subjuguée, hypnotisée je crois.
RépondreSupprimerJe me demande si je n’ai jamais été dans un tel état ?
L’éminence de sa fin me faisait peur, je la redoutais, car pour la première fois j’envisageais qu’il puisse ne pas y avoir de fin !
Que cette déambulation ne s’achève jamais, avec ses questionnements majeurs et comme ça dans une éternité de pages…
J’ai trouvé qu’avec ce livre on était directement au cœur de l’humain, sans rien d’autre pour lui faire obstacle. Plus de culture et donc de littérature, et à peine de quoi subvenir aux besoins essentiels. C’est fortiche de faire ça.
M. Duras m’a parfois aussi donné cette sensation.
Donc qu’est-ce qu’il reste dans ce minimum à peine vital :
La bienveillance du père au fils et retour.
L’effacement des souvenirs.
La nécessité obtuse et bien accrochée de rester en vie, au delà de toutes certitudes, voire de sens.
L’émergence de questions idéologiques et l’obligation de choisir un camp, au péril de sa vie.
Présence ou absence de Dieu, et son utilité.
La notion de chance.
Reste-t-on indemne après avoir vu certaines scènes particulièrement perturbantes ?
Etc.
Ce que j’ai aimé :
Cette capacité à redire toujours la même chose, décrire le même paysage, avec les mêmes mots (cendre, gris, neige, pluie, froid, écume, caddy…) sans jamais lasser le lecteur.
L’absence de phraséologie des dialogues : atteindre le cœur de la communication. Parfois on ne sait plus qui parle, le père ou le fils, et cela reste net, sans bavure.
La poésie du texte (ce qui nous fait supporter je pense cette histoire âpre), sobre le plus souvent mais traversé de virtuosités inattendues.
Etc.
Ce qui m’a laissée songeuse : certains passages, comme des rêves étranges et durs, en dehors du contexte.
J’essaye d’être la plus brève possible pour parler de ce texte, mais en fait, il me hante et je voudrais donner plus de détails, exemplifiés.
J’ai hâte d’avoir vos divers sentiments à son propos.
P.S. Dire que j’ai adoré un livre est tout aussi injuste, passionné, subjectif que de dire que j’en ai détesté un autre. Mais je tiens à garder cette spontanéité, sinon ça n’a pas de sens pour moi. Je peux juste essayer de le justifier.
J'appréhendais et en même temps j'étais contente d'avoir à lire ce livre :j'apprendais parce que j'en connaissais la teneur et je n'avais pas pu me risquer à le lire quand il est sorti car ce n'était pas le moment pour moi et j'attendais l'occasion depuis un certain temps qui m'amènerait à entreprendre cette lecture.Et voilà que le blog me le proposais !... j'ai été très contente qu'il soit retenu.
RépondreSupprimerBien sûr on ne sort pas indemne d'une telle lecture.J'ai trouve ça très fort et terrible.Et possible.Cela m'a fait une nouvelle fois me pencher sur la nature humaine : le meilleur et le pire.
J'avais très peur de la fin car je ne voyais pas comment il pouvait y avoir une issue.L'auteur en donné une fragile bien sûr.Mais cette mise en scène de la vie au ras du besoin avec l'amour qui fait marcher et continuer ne pouvait pas ne pas ouvrir quelque chose qui poursuivre le chemin.Ce texte est magnifique et je n'ai rien de plus à en dire . Merci pour cette lecture..
je viens de terminer la route. Bouleversée.Il m'a fallu m'accrocher, car tant de désespérance laissait une place bien trop mince au ciel bleu, aux tomates que j'aime regarder pousser, au chat qui se love contre moi, à la facilité d'ouvrir mon frigo. Ce n'est pas un livre du soir, car les errances nocturnes cherchent le chemin à tracer devant le père et l'enfant. loin des bébés rotis, des êtres inhumains enfermant des exilés dans une cave comme d'autres stockeraient des pommes de terre. Loin du froid qui fait grelotter, des terreurs de l'enfant, de la toux du père. de cet océan de plomb, de cette cendre qui envahit tout.
RépondreSupprimerC'est un livre qui parle du feu intérieur, des porteurs du feu lumière bonté humanité. De l'amour, des bras qui protègent rassurent contiennent. De ceux-celles qui avaient pensé à préparer des abris riches de tout ce qui manque. Mais les abris ne sont que temporaires, ne sont refuges tant que d'autres "gentils" restent introuvables. L'enfant les trouvent, ou plutôt il a été repéré par eux, qui viennent trop tard pour le père, mais juste à temps pour l'enfant.
Livre d'une noirceur absolue pour moi, bien pire que Yerruldelgger. Livre qui s'offre comme un écrin à la seule lumière qui vaille quand tout est perdu : garder en soit l'humanité, de l'amour filial, de la capacité à faire place à l'enfant. Et à son petit camion...
Ce livre comme entrée sombre et nécessaire dans l'écriture d'un écrivain inconnu jusqu'alors, merci.
Anny le 14 juin ...
RépondreSupprimerCe livre m'avait été recommandé plusieurs fois ..et ma foi ..les pisteuses ..ça a du bon ..Donc je me lance comme vous prise de terreur devant ce décor si désolant , en noir et blanc.Mais finalement parfois un beau noir car un noir existentiel dans fioritures , primaire , sans concession ni matérielle ni physique .Après lecture je dirais un beau noir comme du Soulages qui reflète l
Désolé l'ordi a plante !
RépondreSupprimerQui reflète une lumière intérieure extraordinaire de ce père qui ne s'abandonne pas ni n'abandonne son fils
Il y a juste l'essentiel : continuer sa route quelque soit les ostacles .Bravo
pour ce choix .
Quel livre époustouflant!
RépondreSupprimerImpossible de s'en détacher dés les premières pages lues!
Et je ne sais si cela est dû à la fascination qu'il exerce ou à la terreur qu'il suscite.
Ce duo du père et de son enfant ajoute évidemment à cette contradiction perpétuelle.
Tout le long du livre je me suis projetée dans les différentes situations.
Comment imaginer une femme qui préfère se tuer plutôt que de faire face aux situations horribles qu'elle sait possibles?
Comment imaginer un père entraînant son fils pour échapper à des cannibales!
Comment imaginer un garde-manger de femmes et d'hommes et qu'il est même impossible de libérer!
Et puis, dans cette crauté, ces moments qui semblent magnifiques( et qui reposent un peu le lecteur!)de la plage et du bateau -victuailles et du bunker hâvre de paix et d'abondance!
J'ai eu faim,peur avec eux.
J'ai ressenti l'amour du père, l'angoisse de l'enfant comme rarement dans un livre.
C'est incroyable comme ce monde désolé, brûlé a pu devenir le mien pendant quelques heures!
Par contre je trouve la fin décevante.
Difficile de croire à ces "gentils"qui apparaissent soudainement.
Cela ne me semblait plus possible après avoir croisé tous ces êtres déshumanisés d'imaginer qu'à part nos deux héros il puisse encore exister d'autres humains...humains!!!
Avez vous vu ces images de tornades de cendre au Portugal après le grand incendie? Cela m'a beaucoup impressionné, comme si le livre que je venais de lire se mettait en action!.
Quand la fiction est rattrapée par la réalité!
Qui a regardé le film? Ca doit être noir,noir.
Anny le 7 juillet 2017 ..
RépondreSupprimerMoi aussi Nicole la fîn est peu crédible ou simplement pour redonner de
L'espoir à cet enfant .Biz
Un livre impressionnant
RépondreSupprimerun coup de poing
un chef d’œuvre glaçant par ce qu’il décrit, parce qu'il compile le pire de l’humain et de nos peurs; glaçant par le regard visionnaire de l’auteur sur ce qui pourrait arriver, glaçant parce qu’il parle de nous, parce qu’il décrit froidement, laconiquement des faits tragiques,et barbares.
L’auteur est maitre pour créer cette ambiance si particulière, sa manière singulière de traiter les dialogues y a contribué, dialogues sans ponctuation qui nous plongent au cœur de ce duo père-fils poignant mais aussi ces paragraphes courts qui permettent à peine de reprendre son souffle tant on est dedans, avançant avec eux dans cette terrible déambulation. J’ai parfois senti très physiquement les odeurs, le froid, l’effroi, la cendre.
Où trouver l’énergie dans une telle situation ? vers quel espoir se tourner ? serai-je comme la mère qui abandonne ou comme ce père qui continue ? Impossible à dire.
Ce qui tient ce père épuisé, détruit, souffrant c’est la tendresse pour son fils, son désir sans limite de préserver sa vie et une part de son innocence.
J’ai ressenti un amour immense pour cet enfant, je me suis totalement projetée dans ce père protecteur qui serre cette petite vie contre lui. Heureusement que cette fin laisse un espoir même si elle peut paraitre édulcorée.
j’ai pensé aux juifs dans les camps qui parfois ont survécu en s’accrochant à de minuscules mais essentiels espoirs
j’ai pensé aux réfugiés d’aujourd’hui, à l’énergie qu’ils déploient pour partir vers une vie meilleure, à l’espoir fou de s’en sortir même au milieu du néant, même au risque de leur vie.
Une fable universelle dont je retiens ce message : dans le pire, dans la tragédie dans le naufrage pas de choix : il faut croire en l’enfance
Je ne veux surtout pas voir le film. Pour ma part ce qui rend supportable un livre comme celui là c’est cette liberté de garder des images intérieures qui n’appartiennent qu’à nous aussi terribles soient telles.